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12437. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.1

Au quartier de Trajuhn,2 près de Wittenberg, 23 octobre 1760.

Ce n'est qu'aujourd'hui que j'ai reçu la lettre que Votre Altesse m'a faite le 29 septembre, dont je vous sais d'autant plus de gré que depuis bien du temps je n'avais eu aucune nouvelle de vous ni de la situation de vos affaires, par la communication tout-à-fait interrompue depuis quelques semaines avec la Silésie.

Vous aurez été informé sans doute de toutes les calamités qui nous sont arrivées, aussi bien dans la Saxe que dans mes États de Brandebourg et à Berlin, dans le courant du mois présent, ainsi que je crois pouvoir me dispenser de m'en renouveler la douleur par de fâcheux détails. C'est pourquoi je passe aussi d'abord à vos affaires, pour vous dire que je suis encore fort en doute si la diversion que vous avez faite à l'ennemi dans le pays de Clèves, opérera tant sur le maréchal de Broglie qu'il fera des détachements considérables, à moins que notre cher neveu ne vienne à bout de prendre Wesel, place qui n'est pas si facile à prendre comme on le croit, surtout s'il y a un commandant qui sait, tant soit peu, la défendre.3

A présent, que je me trouve débarrassé des Russiens, je ne vous demanderai plus aucun secours pour la Saxe, dont présentement je n'ai plus besoin ; mais je ne saurais vous dissimuler que, pour Je bien de la cause commune et pour mes intérêts, aussi bien que pour ceux de Sa Majesté Britannique, il serait très désirable que vous sauriez porter un bien grand coup sur un des gros corps des Français, indifféremment à quel que ce soit. Quant à la subsistance pour l'armée à vos ordres, je pense que vous saurez y suppléer parfaitement par nos entrepreneurs, qui sauraient vous conduire par derrière ce qu'il lui faut; cela saurait coûter quelques sommes de plus en argent aux Anglais, mais ne saurait empêcher son exécution.

Je regrette fort la perte du major de Bülow;4 c'était un très honnête homme et bon sujet, dont on pouvait espérer des services signalés. Je vous enverrai Finck,5 dès qu'il y aura moyen de l'envoyer avec sûreté, mais qui certainement ne remplacera pas feu le major Bülow.



1 Die Berichte des Prinzen Ferdinand sind im October aus Ovelgönne (d. i. Uebelgönne, ostnordöstl. von Warburg) datirt.

2 In der Vorlage: „Darguhne“ .

3 Vergl. Nr. 12444.

4 Bülow, der Flügeladjutant des Prinzen Ferdinand, war am 24. September gestorben. Vergl. Schäfer, Gesch. des siebenj. Kriegs, Bd. II, Abth. 2, S. 134.

5 Der Prinz hatte, Uebelgönne 26. September, um die Ernennung des Premierlieutenants von Finck in seinem Regiment zu seinem Flügeladjutanten gebeten.