<336> mai en Silésie pour y tout défendre. J'attends ici mon frère Henri, auquel je laisserai le commandement du corps d'armée qui restera en Saxe, et que j'instruirai amplement sur tout ce qui regarde vos affaires.

J'ai appris avec bien de la satisfaction la nouvelle que votre courrier m'a dite, que les troupes sous Broglie rétrogradent toutes vers le Main et vers Francfort, excepté une faible garnison qu'ils laissent à Cassel. J'en suis d'autant plus aise que vous gagnerez par là du temps à pouvoir respirer. Je vous communique ci-clos une lettre d'un officier saxon1 interceptée ici, afin que vous en fassiez votre usage.

Au surplus, quand une suspension d'armes entre la Grande-Bretagne et la France sera tout-à-fait constatée et publiée même auprès de l'armée sous vos ordres, j'ose espérer que vous voudrez bien, à cette occasion et dans ce cas-là, me renvoyer alors mes hussards et mon bataillon franc, dont j'aurai ensuite grand besoin.

Federic.

Les troupes des Cercles ont perdu en tout 11 canons à cette expédition;2 mais cela ne décide de rien, il faut dans cette guerre ici frapper de grands coups, et cela est plus facile à dire qu'à faire.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


12822. A LA PRINCESSE AMÉLIE DE PRUSSE A MAGDEBURG.

Meissen, 15 avril3 1761.

Ma chère Sœur. Je suis obligé de convenir à mon grand étonnement que vos prophètes4 ont raison sur de certains points; quoique nos ennemis ayent proposé la tenue d'un congrès, ce n'est pas leur sérieux de travailler à la paix. Les Anglais et les Français la feront, mais certainement ce n'est pas l'intention de la cour de Vienne d'y donner les mains; nous allons donc encore faire cette sixième campagne. Si quelque puissance nous soulage par une diversion, ce ne peut être que l'Espagne, et même il y a quelque apparence que la chose puisse arriver.

Pour ces batailles dont vos prophètes sont si prodigues, j'avoue



1 D. d. „Cantonnirungsquartier Weissenau bei Mainz“ 4. April.

2 Vergl. Nr. 12804.

3 Der Konig macht am 15. April den Gesandten von Borcke darauf aufmerksam, „qu'il ne faut que votre zèle vous emporte, en dressant vos rapports [à] moi, jusqu'à y mettre des termes injurieux de qui que ce soit, usés du vulgaire et entre des gens du commun, comme vous l'avez fait dans celui du 4 de ce mois. Voilà pourquoi je veux qu'en dressant dorénavant vos rapports, vous songiez bien aux expressions et, ensuite, que [vous] minutiez vos dépêches avec ordre et netteté, et que vous vous serviez de phrases polies et du tout décentes envers moi, et de façon qu'il faut qu'on s'explique à son maître, en termes polis. Tâchez, avec cela, d'éviter la confusion et les redites, et ne me faites plus des compliments verbeux en chiffres.“ -

4 Vergl. Bd. XVIII, 654.