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12853. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

[Meissen,] 28 avril 1761.

Puisque le moment arrive où l'ouverture de la campagne va se faire, et que les Autrichiens, de concert avec les Russes et aidés de ceux-ci, menacent la Silésie, je n'ai pas pu m'empêcher de m'y rendre moi-même avec une partie de mon armée, pour y prévenir toute entreprise préjudiciable à mes intérêts.

Cet éloignement peu considérable ne saurait guère empêcher que, dans le cas que la France nous proposera une suspension d'armes générale, je ne m'y arrangeasse d'abord; mais, tandis que la cour de Vienne ne s'y prêtera pas pareillement, je crois avoir tout lieu de douter de ses intentions sincères et sérieuses pour le rétablissement de la paix générale.

J'ai bien voulu avertir Votre Altesse de cette démarche à laquelle la prudence m'invite, et dont je n'ai pu absolument me passer.

Je fais des vœux sincères, en partant, pour la prospérité de Votre Altesse et pour toute Sa famille, vous priant, au reste, d'être assuré de l'amitié cordiale etc.

Federic.1

Nach den Concept.


12854. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Meissen, 29 avril 1761.

Je prends trop d'intérêt à tout ce qui regarde vos affaires pour ne vous rien dissimuler de ce qui vient à ma connaissance et qui peut y avoir le moindre rapport. C'est en conséquence de quoi j'ai cru devoir vous communiquer par forme d'extrait ci-joint une lettre allemande chiffrée de notre chiffre ordinaire, que je viens de recevoir de Ratisbonne de très bonne main, écrite au 23 de ce mois.2 J'ajoute encore une, autre lettre écrite par le sieur de Champeaux, ministre de France à Hamburg, pour ses amis à Varsovie et à Danzig, datée du 24 d'avril. Je me réfère à ces deux extraits, quoique j'aie encore bien de la peine d'ajouter entièrement foi à ce qu'ils marquent relativement à la marche des armées de France, et que j'envisage cela en tout cas comme des démonstrations de la part de la cour de Versailles, pour presser l'Angleterre à se prêter à la négociation de paix et pour l'acheminer; j'aurais cependant cru d'agir contre mon devoir et contraire à l'amitié que je vous conserve à jamais, si je vous laissais ignorer ces avis tels qu'ils me sont venus.

Je me flatte que vous n'aurez pas oublié de faire un rapport tout naturel à la cour de Londres de votre situation présente et des suites



1 Aehnliche Schreiben, wie das obige, ergehen am 28. April auch an Mitchell und Prinz Ferdinand von Braunschweig. Das letztere ist in der Ausfertigung [Berlin, Generalstabsarchiv] vom 29. April datirt.

2 Es ist ein Bericht Plothos, vergl. Nr. 12856.