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Quant à ma situation présente, je dois vous dire que, selon toutes les apparences les mieux fondées, j'aurai en peu trois armées ennemies vis-à-vis de moi, savoir celle de Laudon, de Daun et des Russiens, sans compter ce qui arrivera en Poméranie et en Saxe — de sorte qu'il ne vous coûtera guère à vous représenter tout l'embarras que j'aurai à essuyer —, et qui ne me laisseront pas le loisir de penser à d'autres affaires, quelque importantes qu'elles puissent m'être d'ailleurs ...1

Nous sommes arrivés ici, sans coup férir, de Strehlen2 en 9 jours à Schweidnitz. Laudon s'est retiré vers la Comté, occupant les postes de Braunau, Silberberg et Warthe, Lacy a pris celui de Marklissa, où probablement Daun le suivra, dès que ses vivres seront arrangés. Les Russes enverront 18000 hommes vers Colberg, et, à ce que l'on assure, 25000 longeront ces frontières pour passer l'Oder à Oppeln. Voilà, à peu près, ce que je peux vous apprendre des desseins de l'ennemi. Pour ce qui me regarde, le temps éclaircira ce que je pourrai faire; mais il faut de la fortune, sans quoi, en vérité, dans nos situations la prudence et les arrangements que l'on peut prendre d'avance, ne sont pas suffisants. Je vous souhaite cette fortune, et à moi aussi.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin. Der Zusatz eigenhändig.


12890. AN DEN GENERALLIEUTENANT VON LATTORFF, COMMANDANTEN VON COSEL.

Hauptquartier Kunzendorf, 17. Mai 1761.

Ich danke Euch auf das gnädigste vor die in Eurem Schreiben vom 15. dieses Mir communicirte Nachrichten. Gegen Meine Annäherung in Schlesien hat sich der Laudon wieder mit Sack und Pack in Böhmen hineingezogen und nicht à propos gefunden, seine Posten in Schlesien und im Gebirge allhier zu mainteniren, noch auch den General Goltz zu attaquiren, ob er wohl einige Demonstrationes deshalb vorhin gemacht hat.

Ich habe Meine Position bei Schweidnitz genommen und werde nun abwarten, was der Feind wird thun wollen. Wann Daun, wie zu vermuthen, nach Schlesien marschiren wird, und die Russen zugleich, wie man sagt, sich wieder nach Schlesien drehen werden, so will Ich nicht davor gut sein, dass Daun oder Laudon sich nicht gelüsten lassen sollte, eine Belagerung entweder von Neisse oder von Cosel zu unternehmen. In solchem Fall nun muss Ich meine Operations zum Voraus präpariren, und um dieses wegen Cosel zu thun, so habt Ihr Mir bald-



1 Das folgende handelt über die Equipirung der bei der alliirten Armee befindlichen Schwadronen der Regimenter Rüsch und Malachowski. Vergl. S. 329.

2 Strehla.