<398> entière qui sera suivie par la paix générale. Car je ne veux point vous dissimuler qu'en défaut de cela, et si les choses parviendront en Allemagne à une campagne sérieuse, elles iront mal pour nous de tous côtés, par la raison contre laquelle il n'y a rien à opposer, savoir que nos arrangements et notre situation, tant à l'égard de l'armée alliée que de la mienne, est absolument plus mauvaise qu'elle n'était l'année passée, où nous avions déjà assez de peine de nous soutenir.

Si donc les ministres anglais ne marqueront pas bientôt plus d'empressement que jusqu'à présent, pour prévenir, par une prompte suspension d'armes et une négociation de paix, les fâcheux évènements de guerre, je suis bien assuré qu'ils le regretteront à la suite, mais trop tard et quand le mal ne sera plus à remédier, de sorte que, pour sortir honorablement et avec avantage de cette guerre, rien ne sera plus salutaire pour toute la cause commune que ce que [je] désire ci-dessus.

Federic.

Nach dem Concept


12893. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Quartier de Kunzendorf, 18 mai 1761.

Votre rapport du 14 de ce mois m'a été bien rendu. Vous avez bien fait d'informer le baron de Knyphausen des nouvelles vraies ou fausses qu'on vous a données au sujet des mouvements des Français dans la Hesse. Je souhaite que cela puisse une bonne fois éveiller les ministres anglais de leur léthargie et les tirer de leur indifférence pour les affaires d'Allemagne, dont même le prince Ferdinand se plaint amèrement,1 avant qu'il ne soit plus temps et que les malheurs irréparables n'arrivent. Avec tout cela je veux bien vous dire que j'ai de la peine à me persuader que les Français seront à même d'ouvrir leur campagne, avant qu'ils ne sauraient fourrager le vert des campagnes,2 et quant au magasin considérable qu'on dit qu'ils amassent à Hersfeld, la chose n'est pas si facile qu'on se l'imagine, d'assembler de pareils magasins dans des pays qui ont été presque tout-à-fait épuisés par la guerre.

Je suis ici, afin d'attendre les mouvements que les ennemis voudraient faire, pour ouvrir leur campagne. Il ne faut pas douter que je n'aie en peu de temps trois armées ennemies vis-à-vis de moi. Je ferai tout de mon côté, pour m'opposer à leurs desseins, autant que mes forces le permettront. Le reste dépendra des évènements dont à présent



1 Vergl. Nr. 12889.

2 An Hellen, der, Haag 5. Mai, berichtet hatte, „que l'armée de Soubise se mettrait le 20 du courant en marche vers Münster“ , wird am 15. Mai geschrieben: „Je dois douter que le prince de Soubise puisse se mettre de si tôt en mouvement avec son armée et avant qu'il y ait du vert aux champs propre à servir aux fourrages; sans quoi il pourrait courir grand risque de se voir sans subsistance.“