<412> pousser les choses à l'extrémité, à moins que la négociation de messieurs Bussy et Stanley ne fût rompue. Mais voici mon raisonnement sur les opérations générales de cette campagne.

Il y a tout à espérer que les Français et les Anglais conviendront de leur fait, ce qui déterminera la cour de Vienne à hasarder le tout pour le tout; car, enfin, vous conviendrez avec moi que la cause de la guerre et de tous les efforts qu'elle a faits, n'ont pour objet que de conquérir la Silésie: or, dans un moment où elle se verra obligée d'opter ou de faire également la paix avec ses alliés ou de continuer la guerre toute seule, elle donnera quelque chose au hasard, et ses généraux seront obligés de risquer une bataille, pour voir si, par ce moyen, ils peuvent m'écraser et me prescrire des lois plus dures que celles dont ils se sont concertés avec leurs alliés. Si, dans un pareil cas, je me trouverais trop faible, et que je succombasse par leur nombre, jugez vous-même des suites, et quel serait le traité qu'on nous proposerait, au lieu que, si, trompant les Autrichiens dans leur attente, nous fussions assez heureux de les battre, ne sentez-vous pas que, de cette notre armée, nous serions en état de redresser les affaires en Saxe, en Poméranie et tous côtés? J'avoue que ce projet a bien des inconvénients, mais je ne m'aperçois d'aucun autre qui ne sera pas sujet à des difficultés toutes semblables. Car voici le cas. Si Laudon entreprend le siège de Neisse ou autre,1 vous pouvez compter qu'il [fortifiera] son camp d'une façon à se casser le nez pour vouloir l'attaquer, et j'ai appris par ma malheureuse expérience ce qu'il en coûte, et les hasards qu'on a à courir en attaquant des postes; aussi ces réflexions me feront éviter, autant qu'il dépendra de moi, de pareilles attaques, et je n'y résoudrai que lorsqu'une nécessité absolue m'y obligera.

J'ai fait faire un camp retranché auprès de Colberg; Goltz y a envoyé le général Thadden avec 4 bataillons. Ces troupes vont joindre encore le prince de Württemberg, et elles seront, je crois, en état de défendre ses retranchements contre les troupes que les Russes destinent pour les attaquer.2

J'avoue que te gros du corps du général Hülsen consiste en de mauvaise infanterie, mais comptez qu'en gros notre infanterie ne vaut guère mieux. II faut qu'il se borne à faire la guerre des partis; que, se voyant obligé de se retirer, il entre, en se retirant dans le camp de



1 Auf dem Berichte des Generals von Treskow, d. d. Neisse 22. Mai, finden sich die Weisungen für eine vermuthlich an den General Zastrow gerichtete Ordre: „Dankte. Viel daran gelegen, zu wissen, ob das wahr, dass Laudon nach Schweidnitz; wissen, wie stark und wie das Lager stünde. Solle Mühe geben, zu erfahren, was dort weiter passiret, und auch Treskow davon zu avertiren.“

2 Dem General Goltz schreibt der König am 24. Mai, er sei mit der Detachirung Thaddens zufrieden, „weil derselbe im Stande ist, dorten viel guten Rath zu geben. So wie Ich die Russen kenne, so seind solche keine grosse Attaqueurs von Retranchement und dergleichen, und ist also noch einige Hoffnung, dass es dorten damit gehen und das dasige Corps Colberg decken werde.“