<438> des moyens qu'il croit les plus convenables pour disposer mieux que jusqu'à présent la France envers moi, afin de ne pas agir, sans cela, si ouvertement contre ses propres intérêts les plus essentiels.

Je ne doute pas que mon ministre le comte de Finckenstein ne vous ait envoyé actuellement d'amples instructions que vous me demandez relativement à ma façon de penser sur la pacification de l'Allemagne et sur les conditions à proposer aux cours ennemies.1 Je suis persuadé que ces instructions contiendront tout ce que je saurais vous dire, selon la situation présente des affaires. Vous conviendrez avec moi que, tandis qu'on ne soit convenu entre l'Angleterre et la France d'une suspension d'armes générale, d'une façon à obliger, même contre leur gré, celles des puissances ennemies qui aimeront à prolonger la guerre, les affaires d'Allemagne seront toujours sujettes aux changements du jour au lendemain. Au surplus, ce serait une injustice des plus criantes que vouloir prétendre de moi des dédommagements pour la Saxe, moi qui suis, à tous égards, la partie lésée et attaquée par les brigues et les intrigues que la cour de Dresde a jouées contre moi.

J'ai ordonné à mondit ministre comte de Finckenstein2 [de] vous communiquer in extenso la copie du traité signé entre moi et la Porte, afin que vous soyez instruit de quoi il s'y agit. Vous observerez avec cela que, sans m'expliquer à ceux dont j'en ai parlé jusqu'à présent sur la qualité de ce traité, j'en ai fait tant de bruit qu'il m'a été possible,3 quoiqu'au fond le traité ne soit pas grand'chose, afin d'en faire parade et d'en donner, au moins pour quelque temps, des inquiétudes à mes ennemis. Quant aux ministres anglais, je n'ai point de réserve avec eux à ce sujet, comme à tout autre. Le comte de Finckenstein vous expliquera le reste.

Federic.

Nach dem Concept.


12935. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Kunzendorf, 4 juin 1761.

Comme le baron Knyphausen me marque par sa dernière dépêche la satisfaction que les ministres anglais ont fait paraître au sujet de mon traité conclu avec la Porte en dernier lieu, et le désir qu'ils témoignent d'en savoir les particularités, ma volonté est que vous devez communiquer audit sieur de Knyphausen une copie de ce traité,4 afin qu'il puisse informer le comte Bute et le chevalier Pitt de quoi il s'y agit. Vous l'instruirez en même temps que, quoique au fond l'affaire était peu de chose ou rien, j'en ai fait cependant autant de bruit, en ne m'expliquant point sur la nature du traité, que j'avais pu, afin d'en



1 Vergl. Nr. 12905.

2 Vergl. Nr. 12935.

3 Vergl. S. 419.

4 Ministerialerlass an Knyphausen, d. d. Magdeburg 9. Juni.