<440> de Laudon, et afin d'y lever les obstacles qui subsistent encore à cet égard entre ces deux alliés. Ces difficultés consistent en ce que le maréchal de Buturlin prétend que le général Laudon doit avoir soin de fournir la subsistance au corps auxiliaire qu'il demande, et cela pour l'espace de trois mois, de sorte que les Russes trouvent les magasins nécessaires pour cet effet tous construits, sans qu'ils soient obligés de les payer ou de se les procurer. En second lieu, que ce soient les Autrichiens qui fournissent la grosse artillerie dont on pourrait avoir besoin pour former des sièges, ce corps de Russes ne pouvant ni ne devant se munir que de pièces de campagne. En revanche, le gros de l'armée moscovite se propose d'agir avec vigueur contre la Poméranie et la Marche, et s'est muni de tout ce qui lui est nécessaire pour cet effet. Tout ceci est public ici, et l'on en parle ouvertement, mais on ajoute aussi que le plan des Russes change d'un jour à l'autre.

Nach der Ausfertigung.


12936. AU DUC RÉGNANT DE BRUNSWICK A BRUNSWICK.

Kunzendorf, 4 juin 1761.

Je vous rends grâces de toutes les nouvelles que vous avez eu la bonté de me communiquer par votre lettre du 30 du mai passé, et qui m'ont fait plaisir surtout de ce que j'ai vu que les Français ne s'empressent pas beaucoup pour entrer en campagne.

De notre côté ici, jusqu'à présent tout y est encore tranquille, mais les Russes s'avancent sur la Wartha, ils veulent ouvrir leur campagne par tenter le siège de Colberg, et détacher un corps pour se joindre à Laudon en Silésie. Si, d'ailleurs, je dois ajouter foi aux nouvelles qui m'en reviennent, leur projet est de marcher avec leur gros d'armée dans la Marche et de se porter sur Berlin. Votre Altesse doit songer que cela me donnera des occupations suffisantes, pour veiller à tout et pour prévenir l'ennemi à ce qu'il ne sache réussir dans ses desseins. J'espère encore que les Français et les Anglais s'accorderont, et que la suspension d'armes sera établie avant le commencement de la campagne. Cela sera un grand point de gagné pour nous, mais il y aura encore bien des difficultés à surmonter pour venir à bout du reste . . .

Federic.

Nach dem Concept.


12937. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Kunzendorf, 4 juin 1761.

Je vous envoie ci-joint la copie des nouvelles que je reçois incessamment de Varsovie.1

L'article des négociations des Autrichiens est certain, mais il ne l'est pas encore sur les articles dont on est convenu, et dont, à ce que j'espère, les premières lettres de la personne que vous devinerez aisément,2 par le moyen du juif Sabatky, m'éclairciront. Au cas que ces



1 Vergl. Nr. 12935.

2 Gemeint ist Tottleben.