<441> lettres me confirment tout ce qu'il y a dans les nouvelles de Varsovie, j'enverrai le général Goltz1 se retrancher au Judenkirchhof auprès de Francfort; et comme, dans ce cas, il vous sera presque impossible que cous puissiez soutenir la Saxe, je crois que vous ne ferez pas mal de renvoyer à Magdeburg les gros canons et les mortiers qui sont à Wittenberg, de même que les canons que vous estimerez superflus, qui sont à Torgau et que nous avons pris sur les Autrichiens dans la dernière bataille. Il serait peut-être également bon de vous débarrasser d'une partie des malades, principalement de ceux qui sont à Torgau, pour que vous vous trouviez moins gêné dans vos opérations. Ces précautions sont bonnes, quoi qu'il arrive. J'attends à vous dire mes sentiments sur tout le reste, dès que je saurai de la susdite personne ce qui en est, et que je saurai positivement de quoi les deux généraux sont convenus.

Federic.

P. S.2

Après avoir achevé ma lettre, un pur effet du hasard m'a mis en main une pièce assez intéressante qui comprend le projet que Laudon a envoyé au conseil de guerre aulique à Vienne, pour en avoir l'approbation.3 Je l'ai trouvé assez conforme à ce que j'en ai présumé par tout ce que mes autres nouvelles m'en ont appris; voilà pourquoi je vous en communique confidemment la copie ci-close. Il ne me reste qu'à voir à présent si la lettre que j'attends de la personne indiquée dans ma lettre, m'avertisse de la résolution finale que les Russes ont prise à ce sujet, afin que je puisse former mon plan là-dessus avec d'autant plus de sûreté. La réflexion préalable que je saurais faire sur ce plan qui m'instruit de la façon avec laquelle on veut agir contre nous, est celle que, quand les Russes enverront 25000 hommes vers la Haute-Silésie, ils ne sauront certainement rien entreprendre contre la Marche, à moins que Daun ne leur envoie un corps détaché par la Lusace vers Francfort. Dans ce cas, il ne me reste d'autre parti à prendre que de combattre ou Laudon ou le corps russe qui veut passer à la Haute-Silésie, ou les deux corps joints, afin de me débarrasser de



1 Dem General Goltz übersendet der König am 4. Juni ebenfalls den Bericht aus Warschau mit dem Bemerken, dass er die Bestätigung desselben „durch eine gewisse Person“ erwarte. „Im Fall dass solches geschehen und die Sache wahr werden sollte, so werde Ich von hier 2 Bataillons nach Glogau marschiren lassen, um Euch zu verstärken, und wird es alsdenn nicht anders sein, als dass Ihr werdet nach Frankfurt marschiren müssen, ohnerachtet Ich nicht absehe, dass Ihr mit Eurem Corps stark genug sein werdet, dorten Résistance zu thun. Sobald Ich nur erst weitere Nachricht haben werde, so werde Ich die Sache noch reifer überlegen.“

2 Ein inhaltlich mit dem obigen genau übereinstimmendes deutsches Postscriptum ist auch dem Schreiben an Goltz (Anm. 1) angehängt.

3 Laudon hatte darin betont, man müsse die Kräfte des Königs zu zersplittern suchen; deshalb sollten gleichzeitig die Russen Colberg, Stettin und Küstrin belagern, Daun und die Reichsarmee in Sachsen operiren, und ein russisches Corps von 20 bis 25000 Mann, verstärkt durch österreichische Truppen, gegen Schlesien vorgehen.