<446>

12944. AN DEN CAPITÄN VON ZEGELIN, VICECOMMANDANTEN VON BERLIN.

Kunzendorf, 8. Juni 1761.

Ich habe Euch hierdurch avertiren wollen, dass, auf den Fall bei gegenwärtigen Conjuncturen es sich etwa zutragen sollte, dass ein namhaftes Corps feindlicher Truppen auf Berlin sich begeben und in dessen Nachbarschaft befinden sollte, Ihr Euch sodann mit dortiger Garnison nach Spandau retiriren, diese Festung aber nach äusserstem Vermögen und auf das Beherzteste defendiren sollet; diese Defension ist ein Hauptobject, so Ich Euch nicht genugsam und zu sehr recommandiren kann.

Friderich.

Nach einer Abschrift aus dem Nachlasse von J. D. E. Preuss, im Besitze des Geh. Regierungsraths Dr. Schottmüller.


12945. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Kunzendorf, 8 juin 1761.

Je viens de recevoir votre lettre du 5 de ce mois, et je vous suis obligé de tous les avis que vous m'avez communiqués. J'attends encore tous les jours des nouvelles de Tottleben, je n'en ai point reçu pour le présent. Les bruits continuent ici sur les détachements de l'armée; il est très certain qu'ils ont changé de plan d'opération. Je suis persuadé, comme vous, que Daun ne quittera pas la Saxe, et que le gros de l'armée russe passera ou vers la Poméranie ou peut-être même sur la Marche. J'attends des nouvelles plus certaines, pour prendre mes arrangements définitifs; mais quoi que ce soit, il y aura toujours un parti à prendre pour obvier à tout, et c'est ce qui est mon grand embarras. Si je fais trop de détachements, je suis faible partout et incapable de résister à un ennemi si supérieur en force; si je reste rassemblé en gros corps, il y aura, sans doute, des pays exposés aux incursions des ennemis.

Je prévois que je serai obligé de courir beaucoup; c'est fâcheux, mais je n'y vois point de remède. Ce que je prévois encore et ce que je crains plus que tout le reste, c'est d'être obligé de me battre avec ces hommes que j'ai, ce qui augmente les difficultés et les embarras et rend les hasards beaucoup plus considérables. Cependant, il ne faut désespérer de rien, quand il semblera que la Fortune m'en fournira l'occasion.

J'approuve fort la réponse que vous avez donnée au prince Ferdinand,1 pour faire escorter le reste du bataillon de ce malheureux Labadie



1 Prinz Ferdinand hatte, Neuhaus 31. Mai, den Prinzen Heinrich darum ersucht, das meuterische, von seinem eigenen Chef im Stich gelassene Freibataillon Labadie (vergl. S. 144. 234) aus der Nähe seiner Quartiere fortzunehmen.