<469> que je ne perds pas un moment pour vous les communiquer. Ces nouvelles, ayant beaucoup de rapport avec celles que vous m'avez données hier,1 me font croire que le véritable projet de l'ennemi nous est connu; c'est donc sur cette supposition que je fonde le raisonnement suivant.

Daun marchera en Lusace et les Russes à Krossen, ceci fait à peu près la même combinaison où nous nous trouvâmes l'année 59.

Depuis que je suis ici, je ne me suis attaché à aucun poste à dessein de m'y opiniâtrer; par cette raison, je ne me suis avancé ni sur Landeshut ni sur Friedland, qui étaient les lieux où j'aurais dû me poster pour me conserver plus de liberté dans mes mouvements. Je puis donc rassembler tous mes Detachements en trois heures et me porter où la nécessité l'exigera.

Le dessein de l'ennemi est, sans contredit, d'assiéger Neisse. Je n'ai rien à craindre de ce côté, et je pourrais m'éloigner pour quatre semaines, sans rien hasarder. Il n'en est pas de même de Breslau, c'est le point qui m'embarrasse, de sorte qu'en me portant vers Sagan, je serai néanmoins obligé d'avoir toujours un œil sur Breslau : ce qui me mettra dans la nécessité, si je fais cette marche, de m'expédier vite, afin de pouvoir retourner d'un autre côté. Vous voyez donc, mon cher frère, par ma lettre précédente2 et par celle-ci, en quoi je pourrai vous soulager dans vos opérations. Je vous confesse que cette tâche me paraît de la plus grande difficulté, et je ne vois que quelques heureux évènements qui puissent donner un tour plus favorable aux choses. Dès que le juif reviendra, je vous manderai ce qui parviendra à ma connaissance, ou, si j'apprends d'ailleurs quelque nouvelle importante, je vous la communiquerai, autant que notre correspondance sera ouverte.

Federic.

Vous verrez ci-joint une autre nouvelle qui vient de Breslau.3

Nach dem eigenhändigen Concept. Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung.


12972. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Kunzendorf, 20 juin 1761.

J' ai reçu la lettre que vous m'avez écrite du 16 de ce mois, et vous remercie des considérations et des réflexions sur l'état présent des affaires que vous avez bien voulu me communiquer, qui conviennent assez avec ce que j'en pense, selon mes dernières lettres au baron de Kyphausen.4 Nonobstant tout cela, il faut que je vous dise que les



1 Demnach hatte der König das Schreiben des Prinzen vom 15. Juni (vergl. Nr. 12967) schon am 18. Juni empfangen.

2 Nr. 12967.

3 Liegt nicht bei.

4 Nr. 12965.