<470> opérations de la campagne commençant à présent de devenir très sérieuses, je ne me mêlerai plus dans ces moments ni de vos affaires, ni de celles de la paix et de la guerre qui sont de votre ressort, mais que j'abandonne présentement tout cela à vos seuls soins, d'autant plus que je ne saurais rien espérer de favorable pour moi, et que je vois bien qu'il faudra soutenir à bout toute la campagne; je me promets même peu de chose ou rien des négociations qui se traitent actuellement à Londres.

Remerciez fort poliment de ma part le sieur Mitchell de son attention, pour vous communiquer ces nouvelles intéressantes que le sieur Keith lui a mandées.1 J'avoue que je ne saurais guère concilier cette bonne disposition de la cour de Pétersbourg avec cette note que son ministre à Londres y a présentée,2 et avec les ordres qu'elle a donnés à son armée, pour pousser encore sur mes États et me presser, autant qu'elle pourra. Vous prierez le sieur Mitchell de faire remarquer cela dans sa réponse au sieur Keith, et de lui suppéditer toutes les raisons qu'il y a pour déraciner auprès de ladite cour ces craintes frivoles d'un ressentiment de ma part contre cette cour après la paix faite, que sans doute la clique autrichienne lui a ridiculement inspirées.

Voilà tout ce que j'ai présentement à vous dire encore. Il faut compter que notre correspondance sera interrompue et suspendue vers la fin de ce mois, par les mouvements que l'ennemi fera pour commencer sérieusement ses opérations.

Toutes ces négociations n'aboutiront à rien. On ne peut plus le dissimuler que cette campagne ait lieu; ainsi je ne veux plus m'embarrasser l'esprit de vains objets et de chimères.

Federic.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


12973. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Kunzendorf, 20 juin 1761.

Chiffre!

Voici les nouvelles de Tottleben.3 Comme en gros cela s'accorde avec ce que je vous ai envoyé hier, et avec les notions que vous vous êtes procurées de Dresde, on peut compter avec certitude que c'est le projet des ennemis, tel qu'ils en sont convenus ensemble. Ceci étant, il en résulte qu'il faut, mon cher frère, qu'au lieu de passer en Silésie, que vous vous borniez à défendre la Saxe et l'Électorat. Voici mes



1 Nach dem Briefe Keiths, d. d. Petersburg 29. Mai, waren die Russen zum Frieden geneigt, fürchteten aber, der König werde über sie herfallen, „dès que la paix lui aura donné le temps de respirer“ .

2 Die Note war vielmehr am 24. April von Woronzow an Keith in Petersburg übergeben worden.

3 Die Nachrichten liegen nicht vor. Vergl. jedoch dazu Nr. 12979.