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13005. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Kunzendorf, 30 juin 1761.

Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez faite du 27 de ce mois. Vous aurez vu par la dernière dépêche que je vous ai faite,1 comment les choses se sont changées ici à bien des égards par rapport au projet de campagne des Russes. Ils marchent vers Szcaripen,2 et le général Zieten ne doit pas aujourd'hui être éloigné d'eux. Il tâchera d'attaquer quelque colonne, division, corps ou parti séparé d'eux. S'il est assez heureux de leur porter3 quelque coup rude et sensible, tout leur projet sera renversé, au moins pour un temps.

Laudon se prépare à marcher, je crois qu'en peu de jours il prendra le camp de Silberberg. Son dessein est certainement d'assiéger Neisse.4 Je me suis préparé d'avance à toutes les manœuvres qu'il pourra faire, mais je ne me précipiterai en rien, car je ne l'ai [pas besoin]5 actuellement.

Quant à ce qui vous regarde, je ne présume pas que le corps des troupes de l'Empire restera à Zwickau, mais que Daun, un peu plus tôt ou plus tard, se rendra en Silésie; peut-être qu'il y marchera bientôt et que Daun attend des nouvelles de Laudon, des Russes et des Français pour agir, et qu'il voudra recueillir les peines des autres.

Quant au prince Xavier, il y a grande apparence qu'on voudrait l'employer en Saxe; je ne crois cependant pas qu'on voudrait l'exposer ni l'employer, avant qu'il ne soit arrivé quelque évènement favorable : de sorte que je regarde les opérations vis-à-vis de vous comme dépendantes des affaires en Silésie et de celles du prince Ferdinand.

Vous aurez déjà appris la nouvelle de la reddition du fort de Palais sur Belle-Isle;6 il faudra voir à présent l'impression que cette conquête des Anglais fera sur les Français, et si cela les rendra plus pressés pour la paix ou non.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


13006. AU SECRÉTAIRE BENOÎT A VARSOVIE.

Kunzendorf, 30 juin 1761.

Ce que vous me marquez dans votre rapport du 23, me fait présumer que vous aurez pris à présent tous vos arrangements avec l'ami que vous m' y avez nommé.7 Mais il faut, avec cela, que vous observiez bien qu'il est d'une nécessité absolue que toute cette affaire8 soit vive-



1 Nr. 12995.

2 So; wohl Kriewen.

3 So nach dem Concept; in der Vorlage: „il portera“ .

4 Auf dem Berichte Billows, d. d. Johnsberg 28. Juni, finden sich die Weisungen für die Antwort: „Er [möchte] Treskow schreiben, attent auf Draskowich zu sein, denn Ich hätte Ursache zu vermuthen, dass er den 2., 3 oder 4. Julii etwas unternehmen würde.“

5 Nach dem Concept; in der Vorlage: „puis pas bien“ .

6 Vergl. S. 495. Anm. 5.

7 Gadomsky. Vergl. Bd. XVIII, 168.

8 Die Verhandlung mit dem Tartarenkhan. Vergl. S. 479. Anm.1.