<518>bares, je crois que ma position ne lui conviendra pas. Tant que la correspondance pourra s'entretenir, je vous informerai de ce qui se passe; mais dès que le corps d'O'Donnel sera avancé vers Liegnitz, toute relation entre nos armées sera interrompue. J'ai, cependant, commis à Lichnowsky de vous informer de ce qu'il pourra apprendre. A vous dire ce que je prévois, c'est qu'au mois d'août cela en viendra à quelque affaire qui décidera de la campagne en Silésie. Je fais mille vœux pour vous.

J'ai quitté le plus beau des palais possible1 et le plus savant des barons,2 je me trouve ici sans baron, sans Cunégonde et sans docteur Pangloss.3 Ce sera, selon toute apparence, avec Laudon que nous examinerons la question du « tout est bien », et qu'elle se décidera par des arguments qui me feraient pencher à croire que tout n'est pas bien dans ce misérable monde que nous habitons. Je vous prie d'être persuadé de ma tendre amitié.

Federic.

Das Hauptschreiben nach dem eigenhändigen Concept Der Zusatz eigenhändig auf der Ausfertigung.


13029. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Pilzen, 9 juillet4 1761.

Je viens de recevoir votre lettre du 5 de ce mois. Vous aurez vu par la dernière lettre que je vous ai écrite,5 toutes les nouvelles que nous avons de ce côté-ci. Mes dernières lettres de Glogau sont du 7, et les Russes n'étaient point marchés encore. Le corps de Zittau ne l'est pas non plus, et, selon mes rapports d'aujourd'hui, Laudon est encore dans son camp. Quant à Daun, je suis persuadé qu'il n'attend qu'à pouvoir me donner l'extrême onction, mais qu'il n'agira pas plus tôt. Les Russes, dans le commencement, ne pensent qu'à faire quelques conquêtes et se joindre aux Autrichiens, à peu près comme l'année passée. Il est bien sûr que leur projet pour le commencement de la campagne ne va point sur Berlin. Si je suis assez heureux de faire manquer leurs premières entreprises, il faut compter qu'ils formeront de nouveaux desseins, et je ne réponds pas qu'alors, tout comme l'année passée, ils voudraient se tourner sur Berlin. Cependant, vous aurez deux grands mois que vous pourrez passer, sans être inquiété de ces gens-là.



1 In Kunzendorf.

2 Freiherr Hans Ernst von Gellhorn und Prschiedrowitz.

3 Anspielung auf Voltaires „Candide“ .

4 In einem Schreiben an Finckenstein vom 9. Juli spricht der König sein Missfallen über die Ausdrücke aus, in denen der Gesandte Borcke ihm von der Krankheit des Königs von Schweden berichtet hatte. Eigenhändig ist hinzugefügt: „Borcke écrit comme un laquais; apprenez-lui donc à mieux mesurer ses termes. Sa relation sent fort l'inconsidération d'un jeune homme, son style me fait souvenir de celui de Danckelmann.“ (Gemeint ist vermuthlich der Minister Karl Ludolf von Danckelmann.) — Vom 9. Juli ein Schreiben an d'Argens in den Œuvres, Bd. 19, S. 242.

5 Nr. 13028.