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13093. AU PRINCE HENRI DE PRUSSE.

Giesmannsdorf, 27 juillet 1761.

Mes dernières nouvelles des Russes sont que, le [gros] de leur armée s'étant mis en marche, le 25, de Namslau, qu'ils pensaient être en trois marches près d'Oppeln, que, cependant, ils ne marcheraient qu'un jour et auraient chaque fois le lendemain jour de repos; que Tschernischew avec son corps la côtoierait et longerait l'Oder, en faisant mine de vouloir passer près de Brieg cette rivière, mais que ce ne serait qu'une simple démonstration, parcequ'il dirigerait également sa marche vers Oppeln, et que ce serait là où toute l'armée russe se joindrait aux Autrichiens; qu'on estimait les Russes [jusqu'à] 50000 hommes, mais qu'ils avaient laissé en arrière à Kempen leurs gros canons et leur bagage avec un corps de 5000 hommes qui les couvrait.

Si je dois ajouter entièrement foi à ces nouvelles, ce que je tâcherai d'éclaircir encore, il ne faut pas douter que le projet des Russes ne soit de se joindre à Laudon, et que celui-ci [ne] marchera nécessairement à Neustadt, tout comme les Russes, de leur part, vers Strehlitz,1 afin de se joindre ensemble. Si ce que je présume, se vérifie, il ne me reste que d'y marcher aussi, pour empêcher cette jonction et d'attaquer Laudon en marche, quand il fera son mouvement pour joindre les Russes. Je crois, cependant, que cela se pourra traîner encore jusqu'au 1erou 2 du mois qui vient.

Comme j'ai eu occasion d'avoir une liste qu'on m'assure être exacte, du corps de Laudon, je vous en envoie la copie ci-jointe.2 Vous verrez par là qu'il faut que le corps d'armée de Daun ne soit des plus forts et qu'il ne saurait passer les 50000 hommes. Il faut vous avertir encore que le corps de Bethlen en Haute-Silésie3 n'est pas compris dans cette liste, où il y a 3 bataillons de Toscans, 1 régiment de dragons, 1 de hussards et à peu près 2 à 3 régiments de pandours.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Vergl. S. 557.

2 Liegt nicht bei.

3 Auf dem Berichte des zur Beobachtung des Bethlenschen Corps entsandten Majors von Somogyi, d. d. Lager bei Steinhübel (südl. von Neisse) 26. Juli finden, sich die Weisungen: „Ich detachire diesen Abend den Obristen Versen [?] mit 300 Pferde über die Neisse, um ihm den Rücken zu decken und, wenn er attaquirt würde, ihn zu souteniren. Er möchte für Geld zusehn, Spions zu kriegen, um zu erfahren, ob die Oesterreicher ein Corps bei Strehlen detachiret; Ich werde ihm das Geld wieder bezahlen. Und wenn das Corps noch zu ihm stiesse, so sollte er zusehn, eins der schwachen detachirten Corps vom Feinde zu enleviren, des Nachts. Den Officier mit 20 Pferde, so er gegen Oppeln, könnte nicht vor heute Abend oder morgen wieder an sich ziehen.“