<568> ce qu'elle aurait vu le succès de ses armées en Westphalie, qu'elle a compté apparemment presque immanquable, vu leur supériorité à celle des alliés. Mais comme le Prince a remporté, grâce à Dieu! un si bel avantage sur les Français,1 il faut à présent, quant à la négociation à Londres, qu'il arrive de deux choses l'une: ou que cette négociation soit entièrement rompue, ou qu'on y viendra à une prompte conclusion malgré toutes les entraves que la cour de Vienne y voudra mettre.

Je suis bien aise, au surplus, d'apprendre que les ministres anglais ne se veulent point laisser amuser par les Français, mais qu'ils songent à continuer sans perte de temps les entreprises projetées contre les côtes de la France. Je ne doute aucunement de la. bonne foi des sincérations que milord Bute vous a renouvelées à mon égard, quoique, cependant, vous continuerez d'avoir toujours l'œil bien attentif sur ce qui se passe.

Quant aux frais que vous ne saurez vous dispenser de faire à l'occasion du mariage du Roi et de son couronnement, j'ai ordonné à la caisse de légation de vous payer, à chacun de vous deux, la somme de 1000 écus à ce sujet; mais, en ordonnant vos habits de fête, regardezvous en gens dont les terres ont été pillées de l'ennemi.

Federic.

Nach dem Concept.


13099. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Giesmannsdorf, 28 juillet 1761.

Je rends mille grâces à Votre Altesse du détail de la journée du 162 que vous avez bien voulu m'envoyer à la suite de votre lettre du 20 de ce mois, de même que de la communication des lettres3 qui se sont trouvées parmi les dépêches d'un courrier français pris par vos hussards, que je vous renvoie ci-joint avec bien des remercîments.

Soyez assuré, je vous en prie, de la part infinie que je prends à la belle action qui s'est passée là-bas sous vos ordres et de laquelle je vous souhaite les suites les plus heureuses. Avec cela, j'espère, sans en douter, que vous aurez bien de l'attention sur les mouvements que le maréchal de Broglie pourra faire avec son corps d'armée, au cas qu'il voudrait se séparer de Soubise et marcher sur le pays de Hanovre et de Brunswick, voyant qu'il ne saurait rien effectuer là-bas en Westphalie, de sorte que vous anéantissiez également ce plan, supposé que Broglie songeât à l'entreprendre.

Comme il m'est venu depuis peu d'une très bonne main le projet



1 Vergl. S. 552.

2 Dem Gesandten Hellen wird am 28. Juli der Befehl ertheilt, zu berichten, welchen Eindruck der Sieg des Prinzen Ferdinand in Frankreich gemacht habe, „et quelle résolution la cour de Versailles pourra prendre en conséquence“ . (Vergl. S. 553. Anm. 2.)

3 Zwei Schreiben an den Marschall Broglie, d. d. Wien 24. Juni und d. d. Reichenbach 25. Juni. Vergl. S. 580.