12422. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Sagan, 11 octobre 1760.

Notre correspondance se trouvant encore bien empêchée, j'ai tâché de vous avertir par ce billet que, dès que j'ai appris la nouvelle de la marche des Russes vers la Nouvelle-Marche et vers la Lusace et d'un corps autrichien vers la Saxe, je me suis mis en marche avec mon armée, après avoir pourvu de bonnes garnisons mes forteresses en Silésie. Je viens d'arriver ici où il me faut faire absolument un jour de repos pour faire respirer les troupes.

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J'attends ici des nouvelles de la position des différents corps ennemis, pour accourir alors au plus pressé. On dit que Daun passe en Saxe avec le gros de son armée. Je n'ai aucune nouvelle jusques à présent ni de Berlin ni du prince Ferdinand, ni de Hülsen ni non plus du prince Eugène de Württemberg. Ma tâche est extrêmement pénible et difficile; je ferai cependant jusques à l'impossible pour secourir mes États, pour changer en mieux la triste face de mes affaires et pour parvenir, s'il se peut, à une bonne paix cet hiver. J'attends avec impatience de vos nouvelles.

Il faut que je me règle aux circonstances. Dès que je verrai que je serai quitte des Russes, je me tournerai pour secourir le général Hülsen. Si Daun avec toute la cohue des Autrichiens se tourne vers la Saxe, je ferai de même, de sorte que nous nous chicanerons encore quelque temps pour les quartiers d'hiver. Tout ceci est en conséquence des nouvelles que j'ai jusqu'à ce moment de l'ennemi. Si elles sont fausses, il faut que je prenne d'autres mesures.

[Federic.]

Nach der Ausfertigung.