12599. AU FELD-MARÉCHAL PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK.

Leipzig, 20 décembre 1760.

Mon capitaine et adjudant le comte de Schwerin160-4 vient de me rendre la lettre que Votre Altesse m'a faite du 12 de ce mois, et dont je vous sais bien du gré par les circonstances détaillées dont vous avez bien voulu m'instruire sur l'état présent de vos affaires et que j'ignorais parfaitement jusques là.

Quant aux miennes, elles sont dans le même état encore que je l'avais marqué à Votre Altesse par mes lettres antérieures; mais je ne saurais m'empêcher de vous communiquer par la copie ci-jointe160-5 ce que mon général-major de Ramin, qui a actuellement son poste à Meissen, vient de rapporter au sujet des sollicitations que les Français font aux Autrichiens du côté de Dresde de s'avancer avec quelque corps sur moi de ce côté-ci, pour me faire une diversion. Quoique je doute que, dans le moment présent et pendant une saison aussi pluvieuse que celle-ci, les Autrichiens voudraient en user de tant de complaisance envers les Français que de tenter l'aventure pendant l'absence du maréchal Daun, qui ne sera de retour, dit-on, de Vienne qu'au mois de février,160-6 Votre Altesse conviendra cependant par-là, combien ce me doit nuire de ce côté-ci qu'Elle S'est vu obligée de différer Ses mouvements et les rendre si tardifs.

Au surplus, comme je travaille de mon mieux pour rétablir mon armée et pour la mettre en état de faire la campagne qui vient, afin de l'opposer le plus efficacement que possible aux forces de mes ennemis, et que j'ai résolu à cette occasion de faire lever pendant cet hiver encore quelques bataillons francs,160-7 je dois avertir Votre Altesse que j'ai<161> assigné pour lieux d'assemblée de ces nouveaux bataillons à l'un ma ville de Bielefeld et à un autre la ville de Lingen, tout comme à 2 autres la ville de l'Empire de Mühlhausen, dès que l'ennemi sera un peu plus rejeté de son voisinage. Pour le reste de ces bataillons à lever, je leur ai assigné pour places d'assemblée ma province d'Ost-Frise et d'autres endroits. Je me flatte que ces dispositions ne dérangeront en rien vos arrangements, surtout à l'égard de la ville de Bielefeld que je suppose n'avoir actuellement point de garnison de votre part: auquel cas j'aimerais mieux assigner à l'un des susdits bataillons quelque autre place d'assemblée de mes petites villes qui sont alentour de là.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Kriegsarchiv des Königl. Grossen Generalstabs zu Berlin.



160-4 Vergl. S. 145.

160-5 Ein Auszug aus dem Bericht Ramins, d. d. Meissen 19. December.

160-6 Auf der Rückseite des in obigem Schreiben erwähnten Berichtes von Ramin finden sich die Weisungen für die Antwort: „Zweifelte sehr daran, dass Oesterreicher Complaisance haben würden, vor R[oi] Tr[ès]-[Chrétien] mehr zu thun, als nun gethan; und weil Daun Commando behält und im Februar wiederkommen würde, gar nicht zu präsumiren, dass die Leute was thun würden, wie alle Nachrichten s[ind].“

160-7 Dem Major Quintus Icilius antwortet der König, Leipzig 19. December, auf die von ihm vorgelegten Bedingungen für die Aushebung von 7 Freibataillonen. An demselben Tage wird dem Oberfeldkriegsdirectorium in Sachsen die Errichtung eines Freibataillons in Lommatzsch „zur Nachricht und weiteren Verfügung“ bekannt gemacht.