12786. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A MAGDEBURG.

Meissen, 2 avril 1761.

. . .J'ai302-2 tout lieu de me défier du Landgrave, pour que le malheur de voir ses États derechef au pouvoir des Français, ne lui fasse perdre la tramontane, jusqu'à faire un coup de désespoir, surtout si les ministres<303> anglais ne lui laissent plus aucune perspective de dédommagement. L'affaire est trop importante dans les conjonctures présentes, pour ne pas être ménagée avec toute la délicatesse possible. Je vous adresse çi-clos ma réponse à la lettre que vous m'avez envoyée de sa part,303-1 et vous l'accompagnerez d'une ostensible de votre part au général Donop, où vous emploierez toute votre éloquence pour calmer les inquiétudes de ce Prince, sans nous trop engager à son égard et sans heurter ouvertement le ministère anglais. Il est vrai que la situation présente des affaires de ce Prince mérite de la compassion; mais, d'un autre côté, il faudra traiter doucement et avec indulgence le susdit ministère, pour ne pas blesser sa délicatesse, et qui d'ailleurs est obligé de se diriger en conséquence des constitutions du royaume, pour ne pas effaroucher trop la nation. J'abandonne tout cela à votre prudence et savoir-faire.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



302-2 Im Anfang des Schreibens spricht sich der König ähnlich wie in Nr. 12783 über die vereitelte Unternehmung des Prinzen Ferdinand aus.

303-1 Nr. 12785.