12816. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE KNYPHAUSEN A LONDRES.

[Meissen, 12 avril 1761.]330-3

A Knyphausen!

Il330-4 est d'une nécessité absolue d'insister sur une convention avec les Anglais, au cas qu'ils s'accommodent avec la France, par les raisons suivantes, savoir: parceque jusqu'à présent ils ne sont liés par rien, et que, s'ils terminent leurs affaires avec la France, ils s'embarrasseront peu de mes intérêts, au lieu que, s'ils sont liés par une convention, celle-là ne se peut rompre qu'avec une espèce de honte pour eux à<331> laquelle ils ne voudront pas s'exposer. Il faut donc leur bien exposer que je [ne] me suis vu engagé dans la guerre présente qu'en haine de l'alliance que j'ai faite avec eux, qu'ainsi il va de leur honneur de ne me pas sacrifier. Concluez donc une convention avec eux la plus avantageuse que vous pourrez, mais que toutefois il y en ait une, je ne vous prescris rien pour les articles, afin que vous puissiez traiter avec plus d'aisance; mais ce traité m'est absolument nécessaire dans la situation présente des affaires. Les Français y vont de bonne foi, et je suis persuadé que leur paix se fera avec les Anglais,331-1 mais comptez qu'il n'en est pas de même des Autrichiens; je pénètre leurs vues secrètes par bien des petites choses qui me développent leur dessein de tenter encore fortune cette campagne. Vous verrez une partie de mes réflexions par le papier ci-joint,331-2 or j'augure encore que les conditions de paix qu'ils présenteront, seront si exorbitantes que jamais homme d'honneur n'y pourra souscrire, et vous saurez d'ailleurs que je ferai la guerre, ne dussé-je être à la tête de 6 marmitons, pour soutenir l'indivisibilité des possessions dont j'ai joui avant les troubles présents. Tout ceci m'oblige donc de pousser mes conjectures dans l'avenir et de prendre dès à présent des mesures qui me servent pour me tirer à l'avenir d'une manière honorable des mauvais pas où je me trouve.

Federic.

Nach dem Concept. Eigenhändig.



330-3 Das Datum nach der Ausfertigung.

330-4 In der Ausfertigung gingen die Sätze voran: „Je ne doute pas qu'à l'arrivée de la présente vous n'ayez reçu ma dépêche que je vous ai envoyée hier (Nr. 12809), par un courrier, pour vous instruire sur vos rapports du 26, 31 de mars et 1er de ce mois. J'ai trouvé nécessaire de vous ajouter encore mes instructions que voici et que vous suivrez fort exactement et au pied de la lettre, savoir qu'il“ etc.

331-1 So nach der Ausfertigung; in der Vorlage: „Francais“ .

331-2 Vergl. Nr. 12817.