<138>des embarras, surtout s'il s'agit de garantir la sûreté des payements, et si on voulait me charger de faire bien pour1 les subsides qui pourraient être promis ou par l'Empereur ou par la France à la cour de Cassel, puisqu'il pourrait arriver facilement que l'une ou l'autre des deux premières restât en arrière du payement ou y manquât entièrement, et qu'alors la cour de Cassel voudrait être dédommagée de moi comme garant d'un pareil traité, ce qui ne sera jamais mon intention. C'est pourquoi vous tâcherez de vous recogner, sur cet article, sur des bons offices ; aussi me remets-je en tout ceci sur votre savoir-faire.

Quant à l'article sépare et secret pour inviter la France, comme garante de la paix de Westphalie, à accéder au traité de l'union confédérale, je veux bien vous dire que, comme le sieur de Chavigny ne cesse, selon votre rapport, de vous faire journellement des représentations à ce sujet, j'ai à la fin résolu d'y condescendre, et veux bien que, selon le plein pouvoir que vous trouverez ci-joint, vous puissiez signer cet article secret. Vous direz pourtant au sieur de Chavigny que c'est uniquement à son égard que je viens de prendre cette résolution, pour ne lui point donner le démenti de ce qu'il en a déjà assuré à sa cour; mais que j'espérais qu'on voudrait le tenir bien secret, ne m'obligeant, au reste, à rien, avant que les conditions que je vous ai marquées par ma précédente, ne soient accomplies. Du reste, comme je viens d'être confirmé par des lettres de la France que ledit sieur de Chavigny est l'homme désigné in petto, pour remplacer le sieur Amelot, ma volonté est que vous le deviez flatter au possible et lui faire toutes les démonstrations d'amitié de ma part, afin de le mettre dans mes intérêts. Touchant l'autre article secret, sur les convenances à me faire de la part de l'Empereur en dédommagement et pour l'indemnité des engagements onéreux où je serai constitué pour la conquête de Bohême et le soutien des droits particuliers de l'Empereur ou plutôt de la maison de Bavière, la France vient de me faire insinuer que, comme cet article n'a proprement nulle connexion avec le traité d'union confédérale, il vaudrait mieux que j'en fisse un traité séparé avec l'Empereur. Comme je goûte parfaitement ce conseil, mon intention est qu'au lieu de faire un article séparé des convenances que l'Empereur veut me faire, vous en deviez faire un traité séparé et secret, dont vous ne manquerez pas de faire un projet et de me l'envoyer à mon approbation.

Ce changement souffrira d'autant moins de difficultés que nous sommes déjà d'accord sur l'essentiel, et qu'il n'y aura que la forme à changer pour que la France puisse alors donner sa garantie sur ce traité et qu'on le puisse tenir d'autant plus secret. Vous ne manquerez pas d'en parler au sieur de Chavigny, qui, à ce qu'on vient de m'assurer, recevra au premier jour de pareilles instructions de sa cour à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Sic, für garantir.