<150>plication, pour éviter tout équivoque et tout sujet de dispute, comme vous verrez par l'exemplaire que je vous renvoie. Par la même raison j'y ai mis après l'article 5 encore un article, touchant le commerce entre la Bohême et mes provinces de la Silésie et la partie de la Bohême qui m'appartiendra, ce qui, à ce que j'espère, passera sans contradiction. Quant à la signature de ce traité, vous avez fort bien fait d'insinuer à l'Empereur qu'avant que d'y procéder, il faut que j'aie mes sûretés du côté de nord, et ce que je vous ai mandé ci-dessus sur l'état incertain de la Russie, vous convaincra de la nécessité qu'il y a que j'attende absolument l'issue de mes négociations en Russie.

Il serait fort à souhaiter que le sieur de Chavigny puisse disposer l'Empereur à faire les petites cessions que vous me marquez à la Saxe1 en cas qu'on puisse l'attirer par-là dans notre parti. Ce serait un coup de parti pour l'Empereur, surtout si l'on pourrait alors stipuler que la Saxe se charge de la prise de la ville d'Égra. Quelque répugnance que l'Empereur ait contre la Saxe, il faut pourtant considérer toujours que c'est une conquête de la Bohême qu'on fait pour lui, et qu'il ne faut pas regarder de si près quand on veut parvenir à ses fins.

Je ne suis point du tout édifié que la Hesse se montre si roide et si difficile, et il est sûr que, pour les 6,000 hommes qu'elle veut fournir aux bons deniers comptants, ses prétentions sont énormes et pour la plupart infaisables. Je ne perds pourtant pas l'espérance de pouvoir rectifier le prince Guillaume là-dessus, à quoi je travaillerai. Supposé pourtant qu'on conviendra avec la Hesse pour quelque chose, vous donnerez alors ma garantie dans la forme usitée.

J'ai mille obligations à M. de Chavigny de l'attention qu'il m'a témoignée en me communiquant les copies de ce que le marquis de Valory a ordre de me communiquer au sujet de ce qui s'est passé à la conférence de Lille avec le comte de Twickel ;2 comme ledit marquis vient de m'envoyer de la part de sa cour ces pièces, je l'ai chargé de témoigner ma reconnaissance à la cour pour la confidence qu'elle m'en a voulu faire.3 Si une occasion convenable se présente, vous ne laisserez pas de dire au sieur de Chavigny que la chose qui me fait encore bien de la peine, est que je crains fort qu'aussitôt que dès que je serai entré en force avec mes troupes en Bohême, la cour de Vienne avec celle de Londres ne manquent pas de faire à la France



1 Der Theil des Leitmeritzer Kreises westlich der Elbe und ein kleiner Landstrich bei Eger.

2 Vergl. Droysen V, 2, 262. 2S6. 288.

3 Vergl. unten Nr. 1454.