<159>

Vous ferez tous vos efforts pour finir bientôt l'affaire d'Ostfrise, puisque mes intérêts dépendent de la promptitude.

Fr.

Nach der Ausfertigung. Der Zusatz eigenhändig.


1457. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Pyrmont, 31 mai 1744.

Les lettres et dépêches que vous m'avez faites en date des 18 et 22 de ce mois, m'ont été bien rendues ici. On vous a assez mal expliqué mon intention, si on vous a fait accroire, lorsque je vous fis remettre les 1,200 écus pour faire le voyage à Compiègne, que ce serait pour suivre le Roi en campagne, partout où il irait. Vous vous souviendrez vous-même qu'il n'était question alors que d'un voyage à Compiègne, pour lequel vous ne me demandâtes que la somme de 1,200 écus, que je fis remettre d'abord. Comme vous me mandiez après, par votre lettre du 18 de ce mois, qu'il était décidé que les ministres étrangers suivraient le Roi en Flandre, et qu'il vous fallait pour cela encore la somme de 1,400 écus, j'ai ordonné à l'instant au sieur de Splittgerber de vous les faire payer à Paris par ses correspondants, et je suis persuadé que cet argent-là est à votre disposition auprès de ceux-ci. Outre cela, comme je vous ai fait assurer par le comte de Rothenburg que j'aurai soin d'augmenter vos appointements ordinaires, d'abord que l'affaire que vous savez serait parvenue à sa maturité, je crois que je n'ai point mérité les reproches amers que vous me faites dans la lettre du 22 de ce mois que je viens de recevoir, comme si je vous abandonnais et payais d'ingratitude les services que vous m'avez rendus. Il me semble que vous ne deviez pas me soupçonner de pareil défaut, et, si je ne vous ai plus aidé que j'ai fait jusqu'à présent, c'est faute que vous ne m'aviez jamais informé du véritable état de vos affaires ; aussi pouvez-vous être persuadé que j'aurai soin de vous, que je ne vous abandonnerai jamais, et que vous n'avez point à faire à un ingrat.

Quant aux affaires, je n'ai cette fois qu'à vous dire que, quand je commencerai à son temps à faire mes opérations en Bohême, je crois qu'il sera d'une nécessité absolue que j'aie alors un chiffre avec chacun des généraux de Sa Majesté Très Chrétienne qui commandent ses armées, afin de les pouvoir avertir, selon les occurrences, de ce qu'il se passe, et pour avoir aussi de leurs avis, sans qu'on ait à risquer quelque chose, si par accident une de ces lettres venait à être interceptée. Il faudrait même que ces chiffres fussent faits d'une façon que, si par hasard des lettres qu'on en avait chiffrées tombaient dans des mains de curieux, il leur fût impossible de les pouvoir déchiffrer. De quoi vous ne manquerez pas de convenir avec le maréchal de Noailles. Au reste, on vient de m'avertir qu'il y a quelque chipoterie en France de la part du cardinal