<168>qu'à ce que l'armée d'Autriche se sera repliée et qu'il n'y aura plus à craindre de péril pour le pays de Hanau et de Hesse. Elles viendront assez à temps, si elles se joignent à l'armée impériale lorsque j'aurai commencé mes opérations, et que, par le retour de l'armée d'Autriche vers la Bohême, les Impériaux commenceront à la suivre pour rentrer dans la Bavière. Voilà de quelle manière vous pouvez vous expliquer avec l'Empereur et le sieur de Chavigny sur cet article. Ce que vous aurez à recommander le plus fortement qu'il est possible, c'est un secret impénétrable sur les desseins que je médite et sur les engagements que je vais prendre avec l'Empereur pour le rétablissement de ses affaires, puisque, sans cela, je ne serais pas à même de pouvoir opérer ni entreprendre efficacement quelque chose. Je suis même en crainte qu'il n'en ait déjà transpiré quelque chose, pour de certains mouvements que les troupes autrichiennes qui sont restées dans le Haut-Palatinat, ont faits depuis peu, et pour de certains discours que des généraux autrichiens ont tenus, et qui sont parvenus à ma connaissance. J'ai appris de Londres que le ministre de Mayence y a effectivement signé un traité, que l'on baptise d'amitié, entre l'Angleterre et l'Électeur son maître, que le ministère anglais insinue qu'il n'a pour but que la conservation de la ville de Mayence, également comme la liberté de l'Empire, et que pour cet effet on communiquerait le traité à l'Empereur.

Le chargé d'affaires de l'électeur de Cologne a signé, le même jour, et avant son départ pour Bonn, un traité avec le ministère anglais, dont le premier a parlé avec beaucoup de circonspection, et n'a pas voulu s'expliquer ouvertement sur les subsides qui y sont stipulés pour un nombre des troupes que cet Électeur doit fournir aux Anglais.

Par des nouvelles de Hollande, on m'a voulu assurer qu'il est arrivé à la Haye de la part de l'électeur de Cologne un certain Hammerstem, qui aurait offert de la part de son maître aux États-Généraux quelques troupes, à condition néanmoins qu'on ne s'en servît pas auprès de l'armée, mais seulement pour les mettre dans des garnisons qui sont dans l'intérieur de la Hollande, pour en pouvoir retirer les troupes hollandaises qui y sont. Voilà de mauvaises nouvelles, qui font assez voir les intentions des cours de Mayence et de Bonn contre l'Empereur, et la difficulté qu'il y aura à rectifier cette dernière.

P. S.

Pyrmont, 4 juin 1744.

Je vous ai déjà ordonné dernièrement, par un post-scriptum de main propre1 que vous deviez travailler à faire mettre hors d'activité la sauve-garde qui se trouve encore en Ostfrise de la part de l'Empereur et de l'Empire.

Présentement, que j'ai actuellement pris possession de ce pays qui m'est dévolu, je trouve inconvénient que cette sauve-garde y soit con-



1 Vergl. oben Nr. 1451.