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4° Que la France continue à l'Empereur, pendant tout le cours de la guerre, les subsides qu'elle lui donne, sur le même pied qu'il les a actuellement.

5° Que, les opérations de cette campagne faites, on se concerte d'abord, et même déjà dans l'automne qui vient, sur les opérations de la campagne qui suit, afin de régler d'avance toutes les mesures qu'il faut pour ouvrir la campagne de fort bonne heure.

6° Il me sera la même chose, si, avant que je puisse commencer mes opérations, on veut faire passer le Rhin aux armées française et impériale, selon que la France paraît le souhaiter dans la réponse donnée au mémoire du comte de Mortagne, ou si la France aime mieux de presser tant, par ses armées en Flandre, l'armée des ennemis qui y est, afin d'obliger par là le prince Charles de Lorraine d'y détacher de son armée un corps de troupes, pourvu qu'on mette celle-ci hors d'état de pouvoir rétrograder en Bohême avant que j'aie pris Prague.

Voilà tout ce que j'ai à vous dire cette fois, le temps ne permettant pas de vous répondre sur les autres points que vous m'avez mandés par votre dépêche, et vous contribuerez de votre mieux afin qu'on prenne un concert sûr et stable là-dessus. Vous n'oublierez pas de témoigner au sieur de Chavigny l'obligation que je lui ai de la déclaration qu'il vient de vous faire par écrit,1 et qu'il peut compter sur toute mon amitié. Et, sur cela, je prie Dieu etc.

Federic.

P. S.

Aussi ai-je vu avec beaucoup de satisfaction, par le post-scriptum de votre relation du 3 de ce mois, que l'acquisition que j'ai faite d'Ostfrise ait fait plaisir à Sa Majesté Impériale, dont vous ne manquerez pas de lui témoigner ma reconnaissance par un compliment bien poli de ma part, en redoublant pourtant vos instances pour que la sauvegarde y soit congédiée. Le bruit qu'il y a eu, comme si la Princesse douairière était encore enceinte, a été sans fondement, aussi l'a-t-elle déclaré elle-même; et, par des lettres qu'elle m'a écrites depuis, elle ne demande que ma protection. Vous témoignerez au baron de Wallbrunn, ministre de Wurtemberg, que la bonne grâce avec laquelle il a reconnu mon droit de succession,. m'a fait un véritable plaisir, et que je ne manquerai pas de lui marquer ma bienveillance, dans toutes les occasions qui s'y présenteront. Vous tâcherez avec cela de le rectifier un peu sur les sentiments outrés qu'il a eus jusqu'ici contre les intérêts de l'Empereur, ayant fait paraître déjà dans plus d'une occasion combien il a de penchant pour le parti autrichien.

Federic.

Nach der Ausfertigung.



1 Die von Klinggräffen eingesandte Stelle aus einem Briefe Chavigny's vom 3. Juni lautet: „Tout est dit sur la sincérité avec laquelle je me suis voué pour jamais aux principes, aux conseils et aux vues qui unissent et doivent unir nos maîtres indissolublement. Le temps, qui est un grand maître, développera mes intentions mieux encore que la profession que j'ai faite entre vos mains.“