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Quant au projet de l'alliance secrète entre moi et la maison de Hesse, de même qu'aux articles secrets qui doivent être insérés pour être garantis, je vous dirai qu'après avoir lu attentivement ces projets que vous m'avez envoyés, je ne trouve guère aucun changement à y faire, ainsi que vous n'avez qu'à signer; il n'y a que la remarque que vous avez judicieusement faite sur les mots, mit Dero Macht,1 que vous tâcherez de tempérer, s'il est possible, par une expression moins positive, sans accrocher pourtant par là la conclusion du traité, en quoi je me remets sur votre dextérité. Sur ce qui est au désir que le sieur de Chavigny témoigne de venir auprès de moi, je vous ferai savoir mes intentions à la première ordinaire.

Je ne suis point surpris de ce que le baron de Braidlohn n'a pas eu tout le succès dont on s'était flatté par rapport à sa négociation auprès de l'électeur de Cologne; je m'y suis attendu, et après qu'on a manqué le moment pour s'attacher ce Prince ou plutôt ceux à qui il se confie, je suis du sentiment du sieur de Chavigny que ce Prince n'est point à ramener de bonne grâce. Il n'est pas moins de justesse dans ce que le comte de Königsfeld a répondu à l'électeur de Mayence, et vous tâcherez de me faire avoir une copie du traité que cet Électeur a fait avec le roi d'Angleterre. Vous ne manquerez pas de même d'approfondir ce que le prince Charles2 peut avoir fait à Mayence, lorsqu'il y a fait un tour à l'incognito. J'attends aussi vos nouvelles sur le détachement que ce prince veut faire de son armée vers les Pays-Bas. J'ai été charmé d'apprendre le rétablissement de la santé de l'Empereur. Si lui et ses amis agissent vigoureusement, de la manière que je l'ai proposé, j'espère qu'il sera content. Je lui ai toute l'obligation possible du décret qu'il a donné au sieur de Woronzow; je l'ai envoyé d'abord à mon ministre en Russie, en lui ordonnant de se concerter à ce sujet avec le baron de Neuhauss, et je suis tout-à-fait content de la manière dont vous vous êtes acquitté de cette commission. J'ai d'autant plus de raisons de me plaindre de l'indiscrétion des ministres impériaux sur le recez d'union, qu'on a si peu ménagé que les cours de Londres et de Vienne en sont parfaitement informées et que même des gazettes publiques en parlent. Je me plaindrais amèrement si on ne ménageait pas plus les articles secrets, parcequ'une pareille indiscrétion me mettrait hors d'état de pouvoir secourir efficacement l'Empereur. Ce que vous ne dissimulerez point à ceux qui sont du secret.

En attendant, comme le temps s'approche où je dois faire mon lever de boucliers, et que j'ai trop d'attachement pour la personne de



1 Artikel 2 des „Projects Geheimen Bündnisses“ zwischen Preussen und Hessen-Cassel besagt, dass Se. Königl. Majestät in Preussen, falls die hessischen und hanauischen Lande anlässlich des Unionstractats angegriffen werden sollten, „sogleich mit Dero Macht umso ehender zu Hülfe kommen wollen, als vielleicht Sr. Königl. Majestät in Schweden eigne Truppen zu weit entfernet sein könnten.“

2 Von Lothringen.