<20>faire réflexion et ne plus perdre de temps pour mettre en sûreté sa personne et son règne.

P. S. 2.

L'estime particulière que j'ai pour le grand-maréchal de Brummer, de même que pour le conseiller privé Lestocq, les connaissant tous deux pour de vrais et fidèles serviteurs de Sa Majesté Impériale, leur maîtresse, m'oblige de vous ordonner que vous devez leur faire ressouvenir ce que le lord Carteret a dit, il y a quelque temps, à mon ministre le comte de Finckenstein qu'il n'y avait que deux têtes en Russie qu'il fallait faire sauter pour reprendre alors le haut bout en Russie,1 et qu'ainsi je les priais de se garder soigneusement des menées des Anglais et des Danois; que j'étais assez persuadé qu'ils n'ignoraient point que leur vie et leur conservation dépendaient uniquement de celle de l'Impératrice et qu'ils réfléchiraient sur les suites funestes qu'ils avaient à attendre, si jamais Sa Majesté Impériale venait d'être renversée du trône, sans parler ici des malheurs où la maison ducale de Holstein serait entraînée par une pareille catastrophe; et qu'ainsi j'espérais qu'ils prendraient toutes les mesures nécessaires pour disposer l'Impératrice afin qu'elle ne tardât plus de se mettre en sûreté, elle et le Grand-Duc, contre de pareilles atteintes, par les moyens que je leur avais fait connaître, ce qui redoublerait en moi les sentiments d'estime que j'avais d'eux.

Federic.

Nach dem Concept.


1323. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A DRESDE.

Berlin, 26 janvier 1744.

Monsieur. Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite en date du 20 de ce mois et vous suis fort obligé de la communication de l'article séparé que vous y avez joint.2 Il y a mille choses sur lesquelles je voudrais m'entretenir avec vous et dont je ne saurais m'expliquer que de bouche. C'est pourquoi j'espère que, vos affaires à Dresde finies, vous voudriez bien faire un tour ici, où j'aurai alors la satisfaction de vous parler amplement sur plusieurs sujets. Je vous ai toute la reconnaissance possible de toutes les peines que vous vous êtes données pour mettre le prince Eugène d'Anhalt dans le service de Sa Majesté Impériale.3 Je suis pourtant obligé de vous dire que ce Prince a fait tant le difficile et qu'il a demandé tant de conditions que j'ai été à la fin obligé d'abandonner toute cette affaire; aussi, après lui avoir envoyé son congé, ai-je résolu de ne m'en plus mêler.

Il y a une chose sur laquelle vous me pourriez faire un plaisir sensible. C'est ce que j'ai ouï dire que le maréchal de Belle -Isle ait



1 Vergl. Bd. II, 461.

2 Separatartikel der wiener Allianz vom 20. Dec. 1743, wonach die Stellung von 6000 Mann chursächsischer Hülfsvölker „nicht auf den gegenwärtig wirklich ausgebrochenen Krieg, mithin so lange derselbe fürdauert, auf die darinnen bereits verfangene Mächte zu verstehen.“

3 Vergl. Bd. II, 470. 483.