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Comme vous me marquez que les courriers de Berlin n'ont plus rien à craindre, je vous envoie par le porteur de celle-ci les ratifications des articles secrets et séparés relatifs au recez de l'Union,1 pour que vous en puissiez faire les échanges usités. Selon moi, vous ferez pourtant bien de garder ces ratifications encore auprès de vous et de vous concerter avec le sieur de Chavigny, afin que, s'il est possible, l'échange ne se fasse pas que vers la fin de ce mois, pour que le secret en reste d'autant mieux gardé. Vous vous concerterez de même avec le sieur de Chavigny sur la publication du recez de l'Union, et s'il ne serait pas convenable de laisser jusque vers la fin de ce mois le parti contraire dans l'incertitude de ce traité, pour qu'il ne puisse pas prendre des mesures avant que j'aie commencé à me remuer. Je vous envoie encore ci-joint votre plein-pouvoir touchant le traité secret d'alliance entre moi et l'Empereur, et me réfère d'ailleurs au contenu du rescrit que j'y ai fait joindre.

Sur ce qui est de la réponse que le sieur de Chavigny a reçue du maréchal de Noailles, touchant les articles sur lesquels j'ai voulu être rassuré, j'avoue que la réponse vague que le sieur de Chavigny en a reçue, ne m'a pas fort édifié; il a très bien fait d'insister de nouveau sur une réponse plus positive, et comme j'ai eu occasion d'écrire audit maréchal, j'ai fort insisté sur les mesures à prendre afin que l'Empereur puisse faire marcher son armée pour pénétrer en Bavière, d'abord que l'armée autrichienne sous les ordres du prince Charles se repliera, ou toute ou en partie, vers la Bohême.

Vous n'oublierez aucune des précautions que je vous ai recommandées au sujet des lettres réquisitoriales de l'Empereur pour ma marche en Bohême, et, aussitôt qu'elles seront signées, vous me les enverrez par le porteur de la présente, mon capitaine et aide de camp de Lekow, qui aura soin de me faire parvenir sûrement le paquet qu'il recevra de vous.

Vous ne manquerez pas d'être fort attentif sur tout ce qui se passe entre les années françaises et impériales et entre celle d'Autrichiens qui a passé le Rhin, et de m'en donner, le plus souvent qu'il se pourra, des avis bien détaillés.

Federic.

Nach dem Concept.


1507. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Potsdam, 15 juillet 1744.

La dernière que j'avais reçue de vous, était du 11 du juin passé, lorsque je reçus vos relations à mes mains propres du 23 et du 24 du-



1 Vergl. oben S. 179 Anm.