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Il faudra bien que l'armée impériale et française longe le long du Danube, sans quoi elle ne pourrait point trouver de subsistance ; mais le grand objet 'du Maréchal doit être de hâter la lenteur des Français dans leurs opérations, et principalement dans celles qui ont pour objet de pousser en Bavière et vers le pays d'Hanovre; de faire bien sentir que le roi d'Angleterre est plus sensible pour ce qui regarde ses possessions de Westphalie que sur son royaume, et qu'en an mot c'est là l'unique moyen d'avoir une paix prompte et bonne.

4° Mais que l'armée impériale, après s'être fortifiée des troupes hessoises et des régiments allemands de France et d'autres troupes encore, passe alors tout d'un coup du côté gauche vers la Bavière, pour la reprendre; et le roi de France détache alors un corps de 20 à 25,000 hommes vers la Westphalie, pour donner de l'ombrage et des inquiétudes au roi d'Angleterre pour ses États héréditaires.

5° Que la France mette l'armée impériale en état de pouvoir passer en Bavière, en fournissant les sommes en argent qu'il faut à cette entreprise, et

6° Que la France continue à payer les mêmes subsides à l'Empereur, pendant tout le cours de la guerre, comme il les a eus jusqu'à présent, et qu'on n'en diminué rien, quand même l'Empereur devrait rentrer dans la possession de ses États héréditaires; puisque sans cela l'Empereur serait mis hors d'état de conserver ses troupes ni d'agir efficacement contre l'ennemi commun.

7° Que le roi de France se concerte déjà avec Sa Majesté Prussienne, dans l'automne qui vient, sut les opérations à faire dans l'année future, afin que les arrangements nécessaires soient pris à temps, pour ouvrir la campagne de fort bonne heure.

Art. 8: Que le roi de France rende les troupes palatines mobiles, afin que 9 à 10,000 que l'Électeur entretient, puissent joindre l'armée impériale et coopérer avec tes alliés à mettre nos desseins plus efficacement en exécution.

Voilà les grands points sur lesquels le maréchal de Schmettau doit travailler, dont les principaux sont pourtant : de seconder l'invasion de la Bohême et de la Moravie par des opérations vigoureuses, et d'arrêter l'armée du prince Charles qu'elle ne puisse rétrograder avant que Prague ne soit pris et Budweis et Tabor occupés ; que l'armée impériale soit mise à même de suivre l'armée du prince Charles, lorsque celle-ci se portera vers la Bohême, et que l'armée impériale, jointe de troupes françaises, marche alors le long du Danube en Bavière, et qu'un corps de troupes françaises de 20 à 30,000 hommes soit envoyé dans le pays d'Hanovre.

Outre cela, le Feld - Maréchal poussera toujours à la roue que la France ne prenne plus le parti d'agir défensivement, mais qu'elle agisse