<230>plutôt toujours offensivement et que tous les efforts se fassent à la fois et sans mollesse.

Le Feld-Màréchal ne manquera pas de faire, le plus souvent qu'il se peut, ses rapports au Roi; il se servira du chiffre ci-joint et se concertera avec le baron de Chambrier, à qui Sa Majesté a écrit d'agir avec lui confidemment, dans toutes les occasions où il faudra.

Il faut, de plus, que le Maréchal ne néglige aucune occasion pour démontrer et prouver au roi de France qu'à présent et toujours les intérêts de la France sont inséparables de ceux de la Prusse. Il doit fort caresser le duc de Richelieu, favori du Roi, lui faire mille amitiés de ma part, et tâcher de parler au Roi tête à tête le plus qu'il pourra, afin d'entendre tout de sa propre bouche, lui faire des insinuations directes et de lire dans le fond de son âme.

(L. S.)

Federic.

P. S.

Quoique Sa Majesté veuille bien se prêter à faire assiéger et prendre Égra par ses troupes, si le temps et les conjonctures le permettent, elle n'aime cependant point d'y laisser de ses troupes en garnison, pour ne les pas éparpiller par ci par là. C'est pourquoi le Feld-Maréchal doit tâcher de diriger cette affaire de manière que, Égra pris, on y mette ou des troupes impériales, ou des Palatins, ou qu'on négocie des mar graves d'Ansbach et de Baireuth un couple de bataillons pour les y mettre.

Nach der Ausfertigung. Die eingerückten Stellen sind eigenhändige Zusätze.


1520. AU MARÉCHAL COMTE DE SECKENDORFF A HAGUENAU.

Potsdam, 31 juillet 1744.

Monsieur. Le porteur de la présente m'a bien rendu les deux lettres que vous m'avez écrites en date du 23 de ce mois, et c'est avec bien de la satisfaction que j'ai vu tous les détails qu'il vous a plu de me mander de ce qui s'est passé jusqu'ici, auprès des armées impériales et françaises; aussi ne douté-je point que, par les bons arrangements qu'on prend actuellement, le prince Charles pourra avoir lieu de se repentir de son passage du Rhin. J'ai trouvé excellents les plans que vous m'avez envoyés.

Sur ce qui est des personnes dont vous me mandez, par le postscriptum de votre main propre, qu'on pourrait s'en servir en temps et lieu pour favoriser l'entreprise à vous connue, de même que des gens et guides qui connaissent le terrain et les endroits où il faut aller, je vous aurai bien de l'obligation, si vous vouliez avoir soin, au plus tôt possible, que les derniers me joignent pendant que je serai en marche,