<239>point aux insinuations que les Autrichiens tâcheront de faire contre moi et mes intentions. Vous serez surtout attentif sur les intrigues que le comte de Rosenberg, homme fin et double, fera, et s'il est possible que vous pourriez disposer l'Impératrice de tenir les Saxons en respect et de leur donner à entendre qu'il ne devaient point s'opposer aux vues que j'ai de travailler pour l'Empereur et pour le rétablissement de la paix. Voilà ce qui me suffit présentement. S'il y a outre cela moyen de faire parvenir à sa consistance notre triple alliance, je serai par là au comble de mes désirs.

Quant à l'affaire concernant ce qui s'est passé au sujet du marquis de La Chétardie, vous pouvez compter et même avertir vos amis que la France n'en parlera point d'un ton haut, mais qu'elle le dissimulera et désavouera ledit marquis de La Chétardie. J'apprends même d'un bon lieu qu'elle a actuellement nommé le sieur d'Aillon pour être renvoyé à la cour. de Russie, uniquement parcequ'il s'est fort sagement conduit du temps qu'il fut en Russie ....

Je vous adresse ci-clos ma réponse à la lettre que la grande-duchesse des Russies m'a fait le plaisir de m'écrire, de même qu'à celle que j'ai eu la satisfaction de recevoir de la princesse d'Anhalt-Zerbst,1 que vous ne manquerez pas de leur présenter avec des compliments convenables.

Federic.

Nach dem Concept.


1533. AU VICE-CHANCELIER COMTE DE WORONZOW A MOSCOU.

Potsdam, 7 août 1744.

Monsieur. La lettre que vous m'avez écrite à l'occasion de la nouvelle dignité que Sa Majesté l'Empereur Romain vient de vous conférer, m'a donné un sensible plaisir, par tout ce que vous m'y dites d'une manière si obligeante et affectueuse. Si j'ai contribué en quelque façon à cet événement agréable, vous le devez à tous les sentiments que vous m'avez inspiré pour vous par l'attachement fidèle et inviolable que je vous connais pour Sa Majesté Impériale votre souveraine, dont je regarderai à jamais les intérêts comme intimement liés aux miens. Aussi me ferez-vous justice, quand vous serez persuadé que toutes les occasions me seront chères où je pourrai vous convaincre des sentiments d'estime avec lesquels je suis, Monsieur, votre très affectionné

Federic.

Nach dem Concept.



1 Nr. 1529. 1530.