<272>je vous prie de me croire que je suis invariablement avec des sentiments d'estime, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


1573. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE NOAILLES A METZ.

Camp devant Prague, 10 septembre 1744.

Monsieur. Je viens de recevoir la lettre que vous m'avez écrite en date du 18 du mois d'août passé, et vous suis bien obligé de tout ce que vous avez voulu me mander touchant votre position militaire. Persuadé que je suis de la droiture et de la fermeté du Roi votre maître, je me repose entièrement sur les engagements que Sa Majesté a pris avec moi, ne doutant nullement que, par son grand cœur et pour ce que je viens de faire pour son service, elle restera inébranlable contre tous les artifices que nos ennemis communs pourront tenter pour me planter. L'unique chose que j'ai à désirer, est que la France mette de la vigueur dans ses opérations. Quant à la Saxe, je suis toujours du sentiment qu'on doive tâcher de la mettre dans notre parti, à quelque prix que ce soit. J'y ai travaillé de tout mon pouvoir, mais je suis fâché de dire que je ne suis pas assez secondé de la France, le comte de Saint-Séverin n'étant pas encore sur le heu où il devrait être depuis longtemps. Je vous prie donc au nom de Dieu de faire faire toute la diligence possible tant au sieur de Saint-Séverin, de même qu'au sieur d'Aillon, afin qu'ils partent au plus tôt possible vers les cours où ils sont destinés, puisque sans cela nos ennemis nous préviendront, et nous n'arriverons jamais au but que nous nous sommes proposé.

Dans les circonstances où nous sommes, il me semble que c'est une affaire bien délicate que la résolution qu'on a prise de s'emparer de la ville d'Ulm, et je crains fort que cela ne fasse fort crier contre la France et révolter tous les États neutres de l'Empire. Selon moi, il serait très nécessaire de bien ménager les princes et villes neutres de l'Empire, afin qu'on ne puisse pas nous objecter ce que nous avons tant reproché à la reine de Hongrie.

Sur ce qui est de la cour de Wurtemberg, par rapport aux bailliages séquestrés de Montbéliard, je ne prétendrai jamais que Sa Majesté lé Roi votre maître s'écarte des lois et des usages de son royaume à ce sujet ; mais comme il s'agit ici de gagner la cour de Wurtemberg et par celle ci tout le cercle de Souabe, je vous donne à considérer s'il sera de l'intérêt de Sa Majesté Très Chrétienne de renvoyer cette affaire aux lenteurs des procès à plaider devant les tribunaux, qui, à ce qu'on m'a dit, ne sont pas même des juges compétents pour en décider, et s'il ne serait pas plus convenable de gagner ce Duc par un acte de justice, sans lequel il ne donnera jamais les mains à nous. Je vous prie d'être assuré des sentiments d'estime avec lesquels je serai à jamais votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.