<322>trouver. J'espère même que Sa Majesté Impériale voudra tenir rigoureusement sur la défense qu'elle, selon vous, a faite de ne me débaucher aucun de mes officiers, ni de lui en proposer aucun pour son service avant qu'il n'ait un bon congé de moi, et certainement, si on n'y tient la main, cela ne pourra faire jamais un bon sang entre nous.

Au reste, Monsieur, il n'y a personne qui vous souhaite plus de bonheur et de succès dans toutes vos entreprises que moi. S'il se passe dans ces cantons quelque chose de digne de votre attention, je ne manquerai point de vous en donner des nouvelles, quoique je craigne que par le grand détour que nos lettres sont jusqu'à présent obligées de faire, elles ne soient un peu de vieille date. Je vous prie d'être persuadé de la parfaite estime et des sentiments de considération avec lesquels je suis à jamais, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


1627. AU FELD-MARÉCHAL COMTE DE SCHMETTAU A PARIS.

Camp de Wositz, 22 novembre 1744.

J'ai reçu la lettre que vous m'avez écrite en date du 27 octobre dernier. Vous vous souviendrez des ordres réitérés que je vous ai donnés, de ne vous mêler que des affaires dont je vous ai chargé, de mesurer les termes dans les relations par rapport aux affaires secrètes et anecdotes, que vous deviez ou ne point écrire ou faire bien chiffrer vos dépêches, pour qu'on n'en puisse faire un mauvais usage. J'aurais cru volontiers que, quand même vous n'auriez pas eu assez d'attention pour les ordres du Roi votre maître, qu'au moins la prudence et la raison vous auraient disposé à suivre des avis si salutaires ; mais, à mon grand regret, j'ai vu que non seulement dans la relation que vous m'avez faite de votre voyage auprès de l'Empereur, vous avez tout-à-fait négligé mon avis, en me mandant des choses qui m'ont fait frémir que, si cette lettre avait été interceptée...1 mais encore la pièce ci-jointe2 vous apprendra quelle bévue vous avez faite de n'avoir pas bien chiffré vos dépêches, et vous jugerez bien des suites que la publication d'une pareille pièce peut causer.

Je souhaiterais pouvoir me persuader que ces dépêches ne fussent point authentiques, mais, à vous dire ma pensée, je crois la lettre à l'Empereur3 de votre façon, et vous ne pourriez jamais dire que je vous aie autorisé ni instruit d'avoir un commerce de lettres de pareille nature, surtout avec la cour impériale, avec laquelle vous eussiez dû rester à un certain point et user d'autant plus de réserve que le secret n'y est point assez assuré.



1 Lücke in der Vorlage.

2 „Zuschrift Ihro zu Hungarn und Böheim Königl. Majestät an den zu Ulm dermalen versammelten löblichen Schwäbischen Kreisqonvent, d. d. Wien 16. October 1744,“ mit aufgefangenen Depeschen' Schmettau's als Beilagen. Preussische Staatsschriften I, 495.

3 Daselbst 504.