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Je suis trop convaincu de la sincérité de l'amitié de Votre Majesté et de Son attention religieuse à remplir Ses engagements, pour appréhender qu'Elle hésite un moment à Se prêter à ma demande. Votre Majesté peut à Son tour compter sûrement sur ma fermeté et sur mon exactitude à satisfaire aux liaisons qui subsistent si heureusement entre nous, quelque événement qu'il arrive, et que rien au monde ne sera capable de me détacher Ses intérêts, ni de diminuer les sentiments de la plus parfaite amitié et de la plus haute estime avec lesquels je suis etc.

Federic.

H. Comte de Podewils. C. W. Borcke.

Nach dem Concept.


1655. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 19 décembre 1744.

Vous recevrez ci-joint à cachet volant une lettre que j'ai jugé à propos d'écrire à Sa Majesté Très Chrétienne pour réclamer sa garantie pour la Silésie et la comté de Glatz, que la cour de Vienne vient de déclarer de vouloir m'enlever. Vous aurez soin de la remettre là où il appartient, d'en appuyer le contenu par toutes les représentations convenables et de tâcher d'y obtenir une réponse favorable, n'oubliant pas de me mander en détail de quelle façon les ministres s'expliqueront làdessus, comment ils envisagent cette démarche de la cour de Vienne et quelle impression elle fait sur leurs esprits, comme aussi quels secours effectifs et réels j'ai à espérer de la France, en cas que la cour de Vienne veuille s'opiniâtrer, comme il paraît, d'agir contre moi avec la plus grande partie de ses forces, et qu'elle dût induire la Saxe d'être de la partie, sous prétexte qu'elle laisse le corps auxiliaire qui a agi en Bohême à la disposition de la reine de Hongrie, soit en l'employant contre mes États de Silésie et de Glatz, soit en faisant quelque diversion dans le reste de mes provinces, puisque la quantité de troupes régulières et irrégulières que le roi de Pologne continue de faire lever en Pologne et dans ses États d'Allemagne, aussi bien que les grands magasins qu'on dresse en Saxe, paraissent dénoter assez qu'on ne veut pas s'en tenir, à Dresde, à la simple défense des États de la reine de Hongrie, mais qu'on prend des arrangements de loin pour agir avec le temps offensivement contre moi et mes États, ce que vous ne manquerez pas d'insinuer là où il en appartient, afin qu'on songe non seulement de bonne heure à une assistance vigoureuse à laquelle je m'attends en tout cas, mais qu'on fasse aussi entendre au ministre de Saxe qui est en France, les suites funestes d'une brouillerie ouverte entre Sa Majesté Très Chrétienne et la Saxe, en cas que celle-ci voulût s'émanciper de faire agir ses troupes offensivement contre mes États de Silésie et de la comté de Glatz ou contre mes autres provinces, sous le prétexte frivole qu'on avait remis