<361>princes et États qui ont assisté la reine de Hongrie, à être regardés et traités en ennemis par l'Empereur et ses alliés.

Comme Votre Majesté a soutenu Elle-même, au commencement des troubles qui se sont élevés au sujet de la succession d'Autriche, la réalité de cette différence, et que c'est là-dessus qu'Elle a fondé la demande d'assistance qu'Elle a faite à Ses alliés, depuis qu'à cause des secours dormés à la reine de Hongrie la France a jugé à propos de déclarer la guerre à Votre Majesté, je me flatte qu'Elle n'hésitera point de faire tous Ses efforts à la cour de Vienne pour la rectifier sur ce sujet et pour la détourner de l'invasion dont elle menace mes États de Silésie. Toute l'Europe a été informée des motifs qui m'ont fait agir pour prévenir le bouleversement général de l'Empire et la ruine de son chef, pour soutenir sa dignité et son élection, contestée publiquement par la cour de Vienne, et pour le rétablir dans ses États héréditaires, et, enfin, pour ramener la paix en Allemagne.

Ce sont là des devoirs primitifs d'un vrai patriote allemand et d'un fidèle membre du Corps Germanique, qui me sont non seulement communs avec Votre Majesté dans Sa qualité d'électeur de l'Empire, mais dont aucun engagement au monde n'a pu me dispenser.

Cependant, si j'ai songé à remplir ces devoirs, mon intérêt propre n'y a jamais eu la moindre part, et Votre Majesté n'ignore pas que dès le commencement j'ai déclaré, tout comme je le déclare encore, que je ne prétends rien pour moi de la reine de Hongrie et que je m'en tiendrai toujours au traité de Breslau, aussi longtemps que cette Princesse ne voudra pas l'enfreindre elle-même. C'est pourquoi, et au cas que la cour de Vienne s'obstine, selon sa coutume, à tenter l'exécution de son injuste dessein, je ne puis me dispenser de réclamer solennellement, comme je le fais par la présente, la garantie que Votre Majesté m'a accordée pour la possession du duché de Silésie et de la comté de Glatz, en La priant de faire les dispositions nécessaires pour me faire jouir réellement de l'effet de cette garantie, en cas de nécessité, conformément aux engagements qu'Elle a contractés avec moi à ce sujet par l'acte de garantie du 24 juin 1742 et par le traité d'alliance conclu à Westminster, le 18 novembre 1742.

Je m'adresse pour cet effet à Votre Majesté avec d'autant plus de confiance que la cour de Vienne, en traitant, comme elle fait, d'extorquées les renonciations contenues dans le traité de Breslau, manifeste évidemment que son intention n'a jamais été de s'y tenir, et qu'elle a constamment conservé le dessein de se prévaloir de la première occasion favorable pour s'en relever et pour me dépouiller des États qu'elle m'a solennellement cédés, par où elle établit invinciblement la justice et la nécessité des mesures et des résolutions que j'ai cru devoir prendre pour l'empêcher de se mettre à même d'exécuter ce pernicieux dessein, en écrasant le chef de l'Empire et en rétablissant l'ancien despotisme de la maison d'Autriche sur le Corps Germanique.