<46>qu'on pourrait avoir à disposer de l'armée française qui se formera à la Moselle sous les ordres du maréchal de Belle-Isle, pour la faire marcher vers les États d'Hanovre, j'ai cru nécessaire de vous dire encore que selon moi une pareille proposition ne serait pas à refuser, et qu'on devrait au contraire animer le ministre de France, pour que ce projet soit mis en exécution. Je serais d'avis, alors, que le maréchal de Belle-Isle fît semblant comme s'il voulait diriger sa marche vers la Bohême et qu'il se jetât alors tout d'un coup à sa gauche sur le pays d'Hanovre, en faisant prendre le devant à sa cavalerie avec toute la diligence possible, pour l'occuper au plus vite. Je suis avec bien de l'estime et de la considération, Monsieur, votre très affectionné ami

Federic.

Les nouvelles de Cassel sont bonnes, je souhaite que les autres y répondent.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1349. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD [A MOSCOU].

Potsdam, 29 février 1744.

La relation secrète que vous m'avez faite en date du 17 de ce mois1 m'est bien parvenue, et j'ai eu la même satisfaction en voyant son contenu que je suis présentement accoutumé d'avoir lorsque je re- çois de vos relations ; aussi ne saurait-on être plus content de la fidélité et de la dextérité d'un ministre que je le suis de la vôtre, en quoi vous n'obligerez point un ingrat. Les traits que vous me mandez du Vice-Chancelier, tant au sujet des propos qu'il a tenus vers le général Düring qu'au sujet du tour malicieux qu'il a donné à la lettre de l'Impératrice au prince royal de Suède,2 sont si traîtres et si détestables que je ne puis concevoir l'indulgence qu'on a pour lui; je craindrais même que ce qu'il a dit au général Düring, et ce qu'il a écrit au Prince Royal, ne puisse faire de fâcheuses impressions sur tous les deux et re tarder les deux articles qui m'importent tant, à savoir le mariage dudit Prince avec ma sœur, et l'alliance à conclure entre la Suède, moi et la Russie, si je n'espérais que le comte de Wachtmeister sera déjà arrivé



1 Vergl. oben S. 10 Anm. 1.

2 Mardefeld hatte unter dem 17. Februar berichtet: „Le tour qui a été donné à la lettre de l'Impératrice au prince royal de Suède (vergl. oben S. 28 Anm. 3) paraît assez équivoque, portant en substance: dass Sie, die Kaiserin, die vorseiende Heirath mit einer Prinzessin aus einem so hohen Hause als das Königlich Preussische sei, nicht anders als approbiren könnten; jedoch überliessen Sie Ihro Königl. Hoheit hierunter nach eigenem Wohlgefallen zu handeln, mit der freundlichen Erinnerung, in Sonderheit dem väterlichen und weisen Rath Ihro Majestät des Königs von Schweden zu folgen.“ Dem schwedischen Gesandten von During hatte Bestushew' gesagt, Mardefeld habe unterlassen, die Ansicht der Kaiserin über die vorgeschlagene Allianz einzuholen.