<49>ment entre l'Impératrice et moi, et pour l'attirer dans un parti contraire. A quoi le Vice-Chancelier, s'il est conservé dans son poste, contribuera de son mieux; mais j'espère que vous ferez à présent votre coup de maître, et que, par l'assistance de la princesse de Zerbst et de vos amis, vous vous mettrez en état de faire avorter toutes les entreprises que mes ennemis déclarés ou cachés voudront intenter contre moi et mes intérêts. Je viens de faire mander à ma cour le frère du sieur Rasumowski1 et de lui faire le présent d'une tabatière d'or, garnie de diamants, avec mon portrait, de la manière que vous me l'avez conseillé; aussi espéré-je que celui-ci en donnera bientôt des nouvelles à son frère.

Federic.

Nach dem Concept.


1352. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRAEFFEN A FRANCFORT-SUR-LE-MAIN.

Potsdam, 5 mars 1744.

J'ai reçu, avec votre relation en date du 28 du février passé, le projet du traité de l'union confédérale qu'on vous a remis de la part de l'Empereur.

Quoique je comprenne fort bien l'utilité et même la nécessité absolue d'une pareille union, dont l'idée en gros est très bonne pour rétablir les affaires de l'Empereur et pour tranquilliser l'Empire, par une paix stable et solide, je ne saurais pourtant vous cacher que j'ai été extrêmement surpris, lorsque j'ai vu le contenu du projet, l'ayant trouvé couché d'une façon si mal pensée que ni moi ni aucun autre prince de l'Empire n'y pourra jamais souscrire.

Je ne veux point relever ici qu'on y a nommé, dans le dénombrement des contractants, le roi de Suède devant moi, qui pourtant n'y entre que comme landgrave de Hesse. Mais ce que j'ai principalement à objecter contre ce projet est

1° qu'on y a compris d'abord la France comme partie contractante, qui pourtant ne devait accéder que lorsque tout serait réglé, et lorsqu'elle pourrait donner le ton à ce traité par les opérations vigoureuses qu'elle aurait faites préalablement;

2° qu'on y a mis les margraves de Baireuth et d'Ansbach, de même que le duc de Wurtemberg, comme parties contractantes, sans être assuré de leur consentement et sans avoir pris en considération que d'un côté ils ne peuvent être d'un grand poids dans cette affaire, et de l'autre côté que la situation de leurs pays est telle qu'ils seraient d'abord envahis et abîmés par les troupes autrichiennes qui sont dans leur voisinage, aussitôt que la reine de Hongrie serait avertie des engagements qu'ils avaient pris, ce qui ne saurait guère manquer, par la com-



1 Vergl. oben S. 34.