<50>munication qu'on sera obligé de faire de ce traité à tant de cours différentes ;

3° que selon l'esprit de ce traité je devrais me commettre gratuitement avec la reine de Hongrie et ses alliés, pour encourir tous les hasards et les risques que peut-être la France ne voudra pas encourir ellemême. Car il serait ridicule de vouloir soutenir que je pourrais entrer dans de pareilles mesures sans porter atteinte à ma neutralité par la paix de Breslau;

4° qu'on se découvre hors du temps sur les desseins qu'on a contre la reine de Hongrie, sans être convenu des mesures nécessaires pour les mettre en exécution avec succès, et que même les mesures qu'on indique dans ce traité sont pour la plupart impraticables.

Par toutes ces considérations donc et par d'autres encore que je ne veux pas détailler ici, mais qu'on remarque aisément quand on examine ledit projet sans prévention, je suis d'opinion qu'il faut se prendre d'une toute autre manière pour parvenir à une ligue ou union confédérale, et qu'il n'y faut aller que tout doucement et pas à pas, de la même façon que les Anglais ont agi avec la Hollande pour la faire entrer peu à peu dans leurs mesures. C'est pourquoi il ne faudra commencer que par un traité d'union confédérale entre l'Empereur, moi, le Palatin et la Hesse, conçu dans des termes tout-à-fait innocents et si généraux qu'on le puisse communiquer à tout le monde, même à la reine de Hongrie, et où il n'entre que les articles dont vous verrez le précis par la feuille ci-jointe.

Après avoir mis ce traité pour base, chacun des contractants pourra faire ses convenances par des articles secrets, et on pourra se concerter en même temps sur les mesures à prendre pour parvenir au but qu'on se propose.

En attendant, on pourra communiquer le traité principal à la Saxe et à l'électeur de Cologne, en les invitant à y accéder, et je suis persuadé que la Saxe, par la forte envie qu'elle a d'être entre les médiateurs des différends sur la succession de l'empereur Charles VI, ne refusera point d'y accéder et entrera même plus avant, si l'on lui peut faire des convenances par un article secret. De la même manière, on pourra faire accéder les autres États de l'Empire, selon les circonstances qui se présenteront.

Quant à la France, il faudra, selon moi, qu'elle n'y paraisse pas plus tôt que lorsqu'elle aura commencé actuellement ses opérations de campagne, et que ses armées agiront vigoureusement vers le Brisgau, et partout ailleurs où il faudra. Ce sera alors qu'elle accèdera, comme garante de la paix de Westphalie, au traité, pour lui donner le ton et le branle.

Voilà de quelle manière je me suis expliqué à peu près vers le comte de Seckendorff, et je suis bien persuadé que l'Empereur sera satisfait de moi, quand le comte de Seckendorff aura eu l'honneur de lui expliquer mes sentiments. En attendant, vous devez expliquer, d'une