<60>pour l'exécution, pendant que vous n'y êtes pas. Il est hors de doute que, si la démarche en question se fait, la neutralité de l'Empire en sera fort blessée, mais vous savez aussi le peu de cas que la cour de Vienne fera de toutes les déclarations et protestations que mes ministres pouvaient faire là-dessus, si le mal était une fois fait, et que ce n'est point mon affaire d'employer jamais de pareilles armes. C'est pourquoi, Monsieur, je vous prie au nom de Dieu de ne perdre plus un moment de travailler sérieusement pour tirer les troupes impériales de toute insulte et de faire réussir les grandes affaires, selon les sentiments que je vous ai expliqués tant de bouche que par écrit. J'attends avec la dernière impatience votre réponse de Francfort et vous prie d'être assuré des sentiments d'estime avec lesquels je suis à jamais, Monsieur, votre très affectionné ami

Je suis fort surpris du long séjour que vous avez fait à Meuselwitz. Je crains que les affaires de l'Empereur n'en souffrent. Vous voyez, Monsieur, que ce que je vous ai dit à Potsdam de la nécessité d'assembler les troupes de l'Empereur avant que les Autrichiens puissent agir, n'était pas tout-à-fait sans fondement. Dans ces conjonctures, un échec pour l'Empereur serait un coup décisif pour les Autrichiens, ainsi, vous ne sauriez assez prendre de précautions pour mettre ces troupes dès à présent en sûreté, car il serait honteux que, dans les circonstances favorables où se trouve l'Empereur, un nouvel échec de Braunau1 renversât toutes ses apparences et dérangeât tous les desseins des bien intentionnés.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


1362. AU PRINCE GUILLAUME DE HESSE-CASSEL A CASSEL.

Breslau, 19 mars 1744.

Mon Cousin. La lettre que Votre Altesse vient de m'écrire en date du 14 de ce mois, m'a été bien rendue, et j'y ai vu avec un contentement infini la satisfaction qu'Elle témoigne d'avoir du plan que je Lui ai communiqué ; aussi faut-il que j'avoue que je n'en connais point d'autre pour rendre la paix à Allemagne et pour contribuer à maintenir les prérogatives du chef de l'Empire et celles de ses membres, pourvu qu'on s'y prenne selon les idées que j'ai communiquées à Votre Altesse, qu'on mette les mains, le plus tôt le mieux, à l'ouvrage, et que les parties bien intentionnées restent fermes et bien unies, sans s'en laisser détourner par aucune autre considération. Je ne saurais pourtant Lui cacher que j'ai été infiniment surpris, lorsque j'ai vu l'embarras où Votre Altesse paraît d'être sur la démarche que la France vient de faire contre l'Angleterre.2 Éloigné que je suis de croire que la France voudrait tout



1 Vergl. Bd. II, 371.

2 Die Begünstigung der Unternehmung des stuartischen Prätendenten gegen England. Vergl. Droysen V, 2, 243.