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1364. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS

Neisse, 23 mars 1744.

Vos relations du 2 et du 6 de ce mois m'ont été bien rendues, du contenu desquelles j'ai été bien content. Vous pouvez assurer au sieur d'Amelot, si une occasion favorable s'y présente, que, pourvu que la France agisse partout d'une manière sérieuse, elle trouverait sûrement des alliés qui lui prêteraient toute l'assistance possible, au lieu que, si elle restait sur la défensive et qu'on ne penserait point de faire tout de bon la guerre, mais se tirer plutôt hors d'affaire à quelque prix que ce soit, alors elle ne trouverait personne qui se voulût attacher à elle. Au reste, je vous adresse ci-joint deux lettres,1 que vous ne manquerez pas de faire parvenir à leurs directions.

Federic.

Nach dem Concept.


1365. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE EICHEL A NEISSE.2

Klinggräffen berichtet, Frankfurt a. M. 17. März: „J'ai suivi exactement les ordres de Votre Majesté envers le comte de Bünau et le sieur de Chavigny, par rapport à Ses convenances. Je leur ai bien représenté que, comme après la France Votre Majesté devrait naturellement mener tout le branle, et qu'Elle ne cherchait point de nouveaux engagements, ce serait, par une conséquence très juste, à eux à faire des propositions convenables et des convenances proportionnées aux hasards et aux risques qu'Elle y courait.“

Die beiden Minister haben dem Gesandten darauf eine Denkschrift übergeben, durch die der Kaiser in die Ueberlassung des königgrätzer Kreises an Preussen willigt und seine eigenen Forderungen beschränken will:

„à la couronne de Bohême, sur le pied où elle sera ou devra être lors de la conquête ou de la cession qui en sera faite; à la Haute - Autriche jusqu'à la rivière de l'Enns d'un côté, et de l'autre celle de l'Inn; à l'Autriche antérieure et ses dépendances; à l'échange du duché de Neubourg et de la principauté de Sulzbach avec la maison palatine, moyennant un équivalent dans les Pays-Bas aux dépens de la cour de Vienne; au droit de garnison perpétuel dans Passau.“

[Neisse, 24 mars 1744.]

Les cercles de Kœniggraetz, Bunzlau, Leitmeritz jusqu'à l'Elbe, la seigneurie de Pardubitz, les villes de Chrudim, Czaslau et • Kolin, jusqu'à Grulich, ce sont les moindres choses auxquelles je dois m'attendre, et le reste de la Silésie ; et si quelqu'un voulait me conquérir un royaume à ce prix, j'en trouverais l'acquisition faite à bon marché.

Pour les convenances de l'Empereur un peu exagérées, le Brisgau avec les villes forestières sont fort bien; la Bohême encore, puisque je peux m'engager à la procurer à l'Empereur, et que j'en puis faire la conquête, mais pour l'Autriche, c'est aux troupes impériales à la prendre; ainsi ne donnons point dans le chimérique, mais dans le possible.

Ensuite, il faudrait séculariser en faveur de l'Empereur Salzbourg et Passau, après la mort des évêques, et faire élire son fils roi des Romains à la pacification générale.

Nach der eigenhändigen Aufzeichnung in dorso des Berichts.



1 Die Beilagen liegen nicht vor.

2 Vergl. den Provenienzvermerk zu Nr. 1366.