<68>

princesse de Zerbst, en lui faisant un compliment de ma part dans des termes les plus obligeants et les plus tendres que vous sauriez imaginer.

Je ne refuserai point le libre passage par mes États des troupes russiennes, si jamais l'Impératrice devait trouver nécessaire d'en envoyer vers le duché de Holstein, pour le soutenir contre les invasions dont les Danois menacent ce duché.

L'assurance que le sieur de Brummer vous a faite que l'Impératrice ne s'accommodera pas avec la reine de Hongrie, sans en avoir obtenu une satisfaction éclatante, ni sans ma concurrence, m'a fait bien du plaisir, et vous devez pousser à la roue pour que l'Impératrice mette en exécution la résolution qu'elle a prise de rappeler Lantschinski et de renvoyer Hohenholtz.

Je viens d'ordonner au sieur Splittgerber de vous remettre 1,000 roubles, comme le second quartier de pension du sieur Lestocq, que vous ne manquerez pas à lui payer, en ajoutant force de protestations d'égard, de confiance et d'amitié que j'ai pour lui. Et comme vous venez de me faire la proposition de gratifier le sieur de Brummer d'une pension annuelle de 4,000 écus courants, je l'agrée infiniment et ne manquerai point de vous faire remettre les sommes nécessaires à cela par le comptoir de Splittgerber. Vous pouvez même faire dès aussitôt l'avance d'un quartier, ou d'autant que vous croyez nécessaire à ce sujet, du fonds en argent que vous avez entre vos mains, et sur l'avis que vous m'en donnerez tout vous sera remis. J'agrée de même qu'aussitôt que le Procureur-Général sera placé dans le département des affaires étrangères, vous lui puissiez offrir une pension annuelle de 4,000 roubles, de la lui payer d'avance, une année, des sommes que vous avez entre vos mains. J'approuve encore que vous ayez donné 2,000 roubles à Sievers, que je trouve très bien employés ; enfin, vous êtes le maître de faire tout ce que vous trouvez bon pour mon service. Le présent au frère du favori est fait,1 et vous ne manquerez point d'empêcher qu'il ne passe point d'ici dans les mains de Saxons.

Quant à certaine lettre que je vous ai envoyée et dont, pour être de trop vieille date, vous me demandez une autre du même contenu,2 je n'aurais pas manqué de le faire, si je voyais à quelle fin vous pouviez vous en servir, puisque tout son contenu ne roule que sur les dangers qui menacent l'Impératrice, et dont elle, selon vous, se fâche, quand on les leur fait envisager; ainsi vous vous servirez ou de celle que vous avez en mains, ou vous me donnerez des explications ultérieures là-dessus, pour que je vous puisse envoyer alors une autre lettre par un exprès. J'attends votre rapport sur les particularités de l'éloignement de la famille infortunée, et en quel lieu est situé Ranenbourg.3 Vous ne manquerez point de vous ressouvenir de ce que je vous ai



1 Vergl. S. 49.

2 Vergl. S. 17 Anm. 1 und S. 85.

3 Der nunmehrige Aufenthaltsort der Prinzessin Anna von Braunschweig.