<90>tions ni mélange de domination, et j'espère que les États de Bohême ne s'y opposeront pas plus qu'ils ne l'ont fait lorsque la reine de Hongrie me céda la Silésie avec le comté de Glatz ; aussi, si l'opposition des États de Bohême doit être comptée pour quelque chose, il sera fort à craindre que l'Empereur n'ait jamais de la Bohême ni en tout ni en partie.

2° Que vous pourriez bien chipoter encore sur la cession des villes de Kuttenberg, Czaslau, Chrudim et Hohenmauth, mais que, s'il n'y a pas moyen de les obtenir de bonne grâce, vous laisserez tomber cette affaire.

3° Qu'au moyen de ces cessions, je me chargerai de faire l'expédition de la conquête de la Bohême et de mettre Sa Majesté Impériale en possession de cette couronne, et la lui garantirai, bien entendu toujours que Sa dite Majesté me garantisse réciproquement toutes mes conquêtes sur la maison d'Autriche,

4° de même que la partie de la Haute - Silésie que la reine de Hongrie a gardée par le traité de Breslau, que je tâcherai d'ajouter à mes conquêtes.

5° Que, quant aux ro,ooo hommes de mes troupes que je dois joindre à l'armée de l'Empereur pour faire la conquête de la Haute-Autriche, il faut que je vous dise qu'il m'est impossible de m'y prêter, par les considérations suivantes, savoir que je serai obligé d'agir avec une puissante armée en Bohême et avec un autre corps en Moravie, et qu'il me faudra garder ce qui me reste de troupes tant pour couvrir mes pays de toute insulte, que principalement pour tenir la Saxe en respect ; qu'au reste, je n'envie point à l'Empereur qu'il devienne maître de la Haute-Autriche, qu'au contraire, notre convention faite, j'y contribuerai de tout mon possible, mais que je ne saurais stipuler expressément quelque chose là-dessus ni y opérer directement, ne me voulant charger de rien de plus que de la conquête de la Bohême ; aussi est-ce dans ce sens que je vous ai instruit dans ma dépêche du 24 du mois passé.

A l'égard de la sécularisation des deux évêchés, je me conforme tout-à-fait aux sentiments de l'Empereur, et trouve très bien pensé qu'on ne touche pas cette corde, pour ne pas alarmer les Catholiques.

Après vous avoir donc expliqué tout ce que j'ai cru nécessaire pour votre instruction à ce sujet, et dont vous ne manquerez pas de faire un bon usage, je veux bien vous dire encore que, quoique j'aie déclaré même au comte de Seckendorff que les articles secrets de notre traité ne sauraient être signés de moi que lorsque j'aurai vu les Français opérer avec vigueur, et lorsque j'aurai fait mes affaires avec la Russie et la Suède, je crois néanmoins qu'aussitôt que l'Empereur se sera déclaré finalement sur tout ce que dessus, vous pourriez commencer d'abord à faire coucher le projet des articles secrets et me l'envoyer, afin que je puisse ou les agréer, ou m'expliquer sur ce que j'aurai à y remarquer encore.