1317. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 21 janvier 1744.

J'ai lu avec beaucoup de satisfaction ce que vous me mandez dans votre relation du 4 de ce mois touchant les sentiments que les conseillers privés Lestocq et Brummer ont déclarés au ministre saxon, le baron de Gersdorf, sur l'affaire de Botta, et vous ne cesserez point de les y bien fortifier. Je suis charmé d'apprendre que Sa Majesté Impériale ait déclaré publiquement l'envoi du grand-maréchal de Bestushew à ma cour; il faut à présent que vous poussiez bien à la roue pour que son départ ne traîne plus, afin que vous ayez alors les bras d'autant plus libres pour travailler à l'éloignement de son frère. Je ne saurais pénétrer la raison pourquoi la cour de Saxe ose demander des troupes auxiliaires ou des subsides à l'Impératrice, et quoique je ne doute nullement que l'Impératrice ne lui accorde ni l'un ni l'autre, il faut pourtant qu'il y ait quelque raison secrète sur qui les Saxons se fondent lorsqu'ils osent faire de pareilles demandes; ce que vous tâcherez d'approfondir, pour m'en faire alors votre rapport.

Comme la princesse d'Anhalt-Zerbst est déjà partie d'ici, il y a plusieurs jours, je n'ai nul lieu de douter qu'elle ne soit déjà actuellement en chemin vers Pétersbourg, lui ayant recommandé fortement de faire toute la diligence possible pour y arriver bientôt, ainsi que j'ai prévenu Sa Majesté Impériale en ce qu'elle a souhaité de moi. Au reste, par mon ordre, le conseiller privé de guerre Eichel vient de payer mille roubles aux banquiers Splittgerber et Daum, pour que ceux-ci vous les fassent payer par leur comptoir à Pétersbourg. C'est le premier quartier de la pension annuelle dont, à ce que vous savez, j'ai gratifié l'ami connu; ainsi vous ne manquerez point de le lui faire tenir d'une manière convenable, en y ajoutant force politesses de ma part, pour l'entretenir dans de bons sentiments vers moi.

Federic.

Nach dem Concept.