1363. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Neisse, 22 mars 1744.

Je viens de recevoir ici votre relation en date du 27 du février passé, par laquelle j'ai appris avec une satisfaction infinie jusqu'à quel point les deux princesses de Zerbst ont trouvé l'approbation de Sa Majesté Impériale, et les accueils gracieux qu'elle leur a faits.

J'en espère des suites heureuses, et que je viendrai, à la fin, par là au comble de mes souhaits; c'est-à-dire, de voir déplacé le Vice-Chancelier pour ses intrigues détestables, qui ne finiront autrement jamais au grand préjudice de l'Impératrice et de tous ses véritables amis. L'assurance que le sieur de Brummer vous a donnée que l'Impératrice ne s'accommodera pas avec la reine de Hongrie sans en avoir obtenu une satisfaction éclatante ni sans ma concurrence, m'a fait beaucoup de plaisir. Comme il a peu d'apparence que la reine de Hongrie donnera cette satisfaction de bon gré, mon intention est que vous deviez sonder adroitement vos amis sur les sentiments de l'Impératrice, s'il lui serait, agréable, ou si elle, du moins, ne serait point contraire, que j'obligeasse la reine de Hongrie par des moyens efficaces à nous donner cette satisfaction. Vous devez même faire sonder l'Impératrice de quel œil elle regarderait, si le cas devait arriver que je serais obligé de rompre avec la reine de Hongrie. Comme il m'importe fort d'être bien instruit des sentiments de l'Impératrice là-dessus, vous n'oublierez point de la faire sonder là-dessus d'une manière convenable et avec toute la précaution requise, et de me faire votre rapport là-dessus d'une manière assez détaillée.

Au reste, je souhaiterais fort que vous puissiez faire disposer l'Impératrice qu'elle fit déclarer aux ministres saxons d'une façon un peu énergique que l'Impératrice ne serait point contraire que la cour de Dresde fit son traité avec l'Empereur et qu'elle souhaitait que cette cour vivait en bonne harmonie tant avec l'Empereur qu'avec moi.

Federic.

Nach dem Concept.

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