1380. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

Potsdam, 6 avril 1744.

Je viens de recevoir votre relation en date du 16 du mois passé, sur laquelle je n'ai rien à vous dire, sinon que, quant au capitaine Bernhauer, je veux savoir s'il a servi sous l'infanterie ou sous la cavalerie. Dans le premier cas, je ne saurai guère me servir de lui ; mais s'il se présentaient des officiers qui ont servi sous la cavalerie ou sous des régiments de hussards, et qui ont la réputation d'être entendus, braves, hardis et entreprenants, je serais bien aise, si vous les engagiez pour mon service. Sur ce qui est des officiers de l'infanterie, je vous dirai pour votre instruction que, s'ils n'ont pas la réputation d'une valeur ou d'un génie extraordinaire pour le métier de guerre, je ne m'en soucierai pas.

Au reste, comme je vous ai mandé par mes précédentes qu'il me tarde à présent de voir qu'on mette la main au traité d'alliance entre moi, la Suède et la Russie, et que je vous ai suffisamment instruit par mes précédentes sur tous les points que je désire qu'ils fussent compris dans ce traité d'alliance, je veux que vous poussiez fort à la roue, afin qu'on commence à négocier sur cette alliance, et que vous sondiez jusqu'où vous pourriez faire agréer de l'Impératrice les conditions que je souhaiterais d'obtenir d'elle.

J'ai même ordonné à mes ministres du département des affaires étrangères qu'ils vous doivent envoyer les pleins-pouvoirs nécessaires pour entrer en négociation, d'abord que vous croirez les affaires parvenues à une telle maturité que vous puissiez espérer un bon succès de cette négociation.

Federic.

J'attends mon sort de votre habileté et de la réussite de ce que nous méditons.

Nach dem Concept. Der Zusatz nach Abschrift der Cabinetskanzlei.

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