1405. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A MOSCOU.

[Potsdam, 21 avril 1744.]

Ce que je vous ai mandé par le post-scriptum de ma dépêche du 18 de ce mois, est arrivé, puisque le ministre d'Angleterre, le lord Hyndford, vient de me représenter par une lettre qu'à l'occasion de la guerre que la France venait de déclarer contre l'Angleterre, le Roi son maître l'avait chargé de me sommer de sa part, pour tenir incontinent prêt le secours stipulé par le traité conclu à Westminster entre l'Angleterre et moi, l'an 1742.

Comme je lui ai répondu d'abord par une lettre dont vous trouverez la copie ci-close en chiffres, j'ai bien voulu vous l'envoyer, tant pour votre instruction que pour en parler à vos amis et même la leur lire, sans toutefois en donner des copies à qui que ce soit.

Je viens de recevoir vos relations du 30 de mars passé, avec celles du 2 de ce mois. Il est impossible de pouvoir m'exprimer combien <106>j'ai été frappé, lorsque j'ai appris la dangereuse rechute de la Princesse, et quoique votre relation du 2 de ce mois me donne de grandes espérances, néanmoins je ne suis pas sans alarmes avant que je sache la Princesse hors de tout danger. Vous ne manquerez pas de rendre à la Princesse mère la réponse que j'ai faite à une lettre qu'elle m'a écrite du 19 de mars passé, et vous lui direz en mon nom tout ce que vous pourriez dire d'obligeant et de poli. Du reste, j'ai été charmé de ce que Lestocq vous a dit au sujet d'un entretien qu'il a eu avec l'Impératrice106-1 Ravi que je suis des sentiments que Sa Majesté Impériale témoigne sur mon sujet, j'aurais lieu de tout espérer d'elle, si le Vice-Chancelier n'était plus en place, et Keyserlingk rappelé. Aussi attends-je avec une extrême impatience les nouvelles que vous m'en donnerez.

Federic.

Nach dem Concept. Das Datum ergiebt Mardefeld's Antwort, Moskau 14. Mai.



106-1 Mardefeld berichtet, 30. März: „En parlant hier de Votre Majesté à Lestocq, l'Impératrice lui dit : Gott gebe, dass der König in Preussen allezeit gegen mich so gesinnet bleiben möge, wie er es jetzo ist. Lestocq répondit: Ew. Kaiserl. Majestät können darauf rechnent denn indépendamment von personeller Hochachtung, so er vor Ihnen hat, isi es sein Interesse. Ich glaube, der König wird in Kurzem mit seiner ganzen Macht den Kaiser assistiren müssen. A quoi Sa Majesté Impériale répliqua: Das gebe Gott.“