1409. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE EICHEL A POTSDAM.108-2

[Potsdam, 26 avril 1744-]

Klinggræffen, touchant le traité d'alliance:

1er point, la garantie de la Basse-Autriche108-2 me paraît de bien difficile exécution.

2° Comment peut-on faire tant de difficultés sur la cession de trois misérables cercles en Bohême et des villes de Pardubitz et Kolin? S'ils veulent et peuvent avoir la Bohême sans moi, ils n'ont pas besoin de mon alliance, et je leur y souhaite beaucoup de bonheur ; s'ils ne la peuvent avoir que par moi, neuf cercles que je leur donne et dont je leur fais présent, valent bien les trois que je prends. Mais ceci n'est rien, car je sens assez qu'en pressant ce ministère, il y consentira ; mais ce qui m'ombrage, c'est une espèce de jalousie prématurée de la part de la France et de l'Empereur. Quelle sûreté puis-je avoir avec des alliés qui semblent déjà jaloux à présent d'une conquête imaginaire et qui ne sera pas aussi facile que leur cerveaux légers et ridicules se l'imaginent? Il faut entrer dans un grand détail des inconvénients qui résulteraient dans l'exécution de ce projet. Mais ce qui me doit rendre plus circonspect que tout ceci, c'est la conduite de la France, qui change, comme une girouette, de projets. S'ils en changent à présent, sans rime ni raison, que ne feront-ils point ensuite, lorsque les alliances faites les laisseront agir avec des alliés qu'ils croiront tenir fermes sans ménagement? Qui pourra me répondre qu'ils exécuteront les choses dont on sera convenu, et qui pourra les y forcer alors?

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109-1 Que l'on considère d'un autre côté que je m'aliène entièrement le roi d'Angleterre, en refusant le secours stipulé par l'alliance, beau prétexte pour me refuser un pareil secours dans un temps semblable; que l'on considère la situation de la maison d'Autriche, qui se prépare un parti en Allemagne et qui bouleversera tout, si je ne m'en mêle: on verra la dure nécessité où je me trouve d'agir mal gré bon gré que j'en aie.

Ainsi, quoi qu'il arrive, tout dépendra de mes lettres de Russie, qui doivent décider de mes résolutions, et je veux premièrement voir le déchiffrement de la relation de Dohna pour prendre ensuite un parti sur la réponse à faire à Klinggraeffen. Il faut avertir Mardefeld de l'envoi que la Reine veut faire du prince Esterhazy à Moscou, pour qu'il pare toutes les brigues et les cabales que ce parti y fera.

Eigenhändig.



108-2 Angaben für einen von Eichel auszuarbeitenden Erlass an Klinggräffen. Das Datum ergiebt ein Schreiben Eichel's an Podewils, Potsdam 26. April, dass ihm der König heute gewisse Punkte schriftlich zugesandt, „welche ich zu Hause besorgen soll“ Eichel hatte „seit drei à vier Tagen wegen eines beständigen Fiebers zu Bette liegen müssen“ Das Datum des auf Grund obiger Angaben, sowie der in der folgenden Nummer enthaltenen Nachträge, concipirten Erlasses ist Potsdam, 28. April.

109-1 Die dem folgenden Absatz entsprechende Stelle des Erlasses an Klinggräffen wurde von dem Könige bei der Revision der Concepts gestrichen.