1433. AU MARÉCHAL DE FRANCE DUC DE NO AILLES A DOUAI.

Potsdam, 12 mai 1744.

Monsieur. Je ne saurais vous cacher la satisfaction que je ressens de ce que le roi de France vous a choisi pour l'instrument qui va cimenter à jamais entre nous les liens de l'union la plus solide et la plus indissoluble. Je dois vous avouer que je remarque une différence sensible dans la façon dont s'explique un roi qui agit et voit par soi-même, de ce qu'il fait lorsqu'il ne se fait entendre que par l'organe de ses ministres. Je n'en puis que tirer un augure favorable pour l'avenir.

Il n'y a rien de plus capable d'établir une confiance parfaite entre nos cours que la façon sincère et cordiale avec laquelle le roi de France s'explique envers moi. J'y répondrai toujours de mon côté, et il est sûr que ce doit être la base de toutes les grandes entreprises que nous méditons, puisqu'il convient moins à la guerre qu'en toute autre occasion de dissimuler l'exacte vérité, lorsque l'on doit régler les opérations les unes sur les autres, et que ce n'est pas du projet seulement, mais de l'exécution surtout, que dépendent les grandes choses que nous autres avons à faire.

Je ne puis m'empêcher de vous dire, Monsieur, à cette occasion, combien j'ai applaudi à la sagacité du plan que vous aviez conçu à Dettingen. Je puis vous assurer que j'ai ressenti la douleur la plus amère, en voyant que le succès n'en a point été tel qu'on devait naturellement se le promettre.

Je suis avec la plus parfaite estime, Monsieur, votre très affectionné ami,

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.