1480. AU COMTE DE HYNDFORD, MINISTRE DE LA GRANDEBRETAGNE, A BERLIN.

Potsdam, 23 juin 1744.

Milord Comte de Hyndford. J'ai vu avec beaucoup de satisfaction, par la lettre que vous m'avez écrite du 17 du mois passé, et à laquelle mon voyage aux eaux de Pyrmont m'a empêché de répondre plus tôt, que le Roi votre maître Tend justice à la droiture de mes sentiments d'amitié pour lui, et qu'il est content de la réponse amiable et cordiale que je vous ai donnée à votre dernière lettre du 18 d'avril.

Comme vous ne m'y avez parlé que du danger dont les royaumes de la Grande-Bretagne se trouvaient menacés, je n'ai pu que vous répondre sur cet article-là, jugeant superflu d'entrer dans la discussion de matières dont il n'était pas question alors.

Je connais la nature des liaisons dans lesquelles je me trouve engagé avec Sa Majesté Britannique, tout comme elle reconnaîtra, à ce que je me flatte, la gradation stipulée dans notre traité d'alliance défensive, quand le cas en existe réellement.

Mais il ne me paraît pas aussi prochain par rapport aux États d'Allemagne de Sa Majesté Britannique, comme vous semblez le supposer; au moins, il n'y a pas de l'apparence que le Roi votre maître lui-même en soit persuadé véritablement, puisque sans cela Sa Majesté Britannique, selon sa prudence ordinaire, commencerait elle-même à pourvoir à la sûreté de ses États d'Allemagne, en y faisant revenir ses troupes électorales, n'étant pas naturel qu'un souverain qui en entretient pour la défense de ses États et de ses sujets, les veuille laisser, pour des subsides, à la disposition d'un autre, tandis qu'il croit lui-même être menacé et en avoir besoin pour les mettre à l'abri de toute insulte.

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Vous conviendrez donc, Milord, qu'un allié qui n'est pas en droit de réclamer le secours d'un autre, le cas d'une alliance défensive n'existant point, est encore moins fondé d'insister sur une réponse préalable sans nécessité. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach dem Concept.