1526. AU ROI DE FRANCE A METZ.

Potsdam, 5 août 1744.

Monsieur mon Frère. J'ai eu la satisfaction de recevoir la lettre de Votre Majesté, dans le temps que je préparais les. secours avec le plus d'assiduité. Votre Majesté peut compter que mes opérations se feront à point nommé, et que tout ce dont nous sommes convenus, sera exécuté avec une fidélité parfaite. Qu'il est beau de voir l'empressement avec lequel Votre Majesté vole au secours de Ses peuples, après avoir montré d'un autre côté combien il est dangereux de L'avoir offensée. La promptitude de Ses mouvements est admirable : Elle ordonne, et une <234>armée disparaît de Flandre pour tomber tout d'un coup sur le prince Charles. Je n'oserais dire à Votre Majesté que Ses coups d'essai sont des coups de maître, mais personne ne m'empêchera de le penser ainsi. Je ne doute aucunement que l'exécution ultérieure ne réponde au préparatifs que Sa prudence a si. sagement arrangés. Je La remercie au nom de tous les alliés, connaissant leurs sentiments, de ce que Votre Majesté a bien voulu penser au maréchal de Belle-Isle, je L'en remercie dans mon particulier, dans la persuasion certaine que Votre Majesté ne pouvait trouver mieux pour la besogne qu'Elle daigne lui confier. Je crains en vérité d'ennuyer Votre Majesté par mes lettres, elles sont bien languissantes en comparaison de celles qu'Elle a la bonté de m'écrire, mais je La prie de Se donner un mois de patience, et je me flatte de regagner alors tout le temps qui a paru perdu, étant avec tous les sentiments de la plus haute estime, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté le bon frère et fidèle allié

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.